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Les enceintes préhistoriques du Frankenbourg (Bas-Rhin)

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Situé à 703 m d'altitude, le Schlossberg forme un promontoire de grès à l'extrémité de l'Altenberg d'où l'on contrôle les vallées de la Liévrette et du Giessen. Le site comprend les ruines du château de Frankenbourg, mais aussi les vestiges de deux enceintes préhistoriques.

En voiture, monter par la route forestière depuis Breitenau et se garer sur le parking aménagé à proximité du col du Schlossplatz. Le château est à 10 mn de marche.

Ces murs païens sont sur la pente ouest du Schlossberg, un peu plus bas que le château. Ils sont construits en pierres sèches. Aucune trace n'en subsiste sur le versant est, soit que tous les blocs aient été remployés dans le château, soit que le risque d'une attaque ait paru moins fort de ce côté et qu'on se soit contenté d'un rempart de bois. A vrai dire, ces suppositions ne sont guère satisfaisantes. Les abbés Wach et Fettig, qui étudièrent ces murs aux environs de 1860, n'ont pas publié leurs observations et le matériel récolté ne fut jamais étudié.

 

L'enceinte intérieure, au pied du château, présente un aspect défensif plus assuré. La construction est faite de blocs plus gros encore, assemblés sans queues d'aronde en deux murs juxtaposés. Les pierres ne sont pas taillés. Il est impossible de la dater. Tout au plus peut-on dire qu'elle fut sans doute détruite au Moyen Age. Les nombreux blocs dispersés sur la pente en proviennent.

Le mur païen du Mont Ste Odile représente la seule comparaison possible. Il est en effet construit selon des techniques analogues à celles du mur extérieur du Frankenbourg. On sait que la datation de l'enceinte du Mont Ste Odile a suscité bien des spéculations douteuses. Ses célèbres queues d'aronde constituent un élément essentiel bien que les spécialistes ne s'accordent pas vraiment : Hatt propose de la dater du Hallstatt Final (fin du VIe av. J.-C.), mais Zumstein, qui a procédé à des fouilles, la place simplement entre Bronze Final et La Tène Finale. Tous deux reconnaissent cependant que le mur a subi des réfections au milieu du IVe s. ap. J.-C. Les monnaies romaines trouvées au Frankenbourg donnent à penser que les murs y ont aussi été réutilisés au Bas Empire. Les auteurs sont aussi partagés quant à la destination des murs païens. Certains penchent pour des refuges que les habitants de la plaine utilisaient au besoin. Ces sites de hauteur n'offrent pourtant aucun point d'eau, et leur valeur défensive est mineure. L'importance de la mise en œuvre de ces ouvrages affaiblit encore cette interprétation. Si bien que d'autres, sans que rien puisse le corroborer, en font des enceintes cultuelles. Des fouilles attentives permettraient vraisemblablement de lever toutes ces incertitudes.

Référence à citer

Marc Heilig, Les enceintes préhistoriques du Frankenbourg (Bas-Rhin), archeographe, 2002. http://archeographe.net/Les-enceintes-prehistoriques-du