Vous êtes ici

Le château d'eau

L'eau arrivait au Haut de Ste Croix, à 188,10 m d'altitude. Le château d'eau1 se trouvait à un niveau inférieur de quelques mètres, vers 175 m d'altitude environ. C'était indispensable si l'on voulait le remplir et bénéficier d'une pression importante. L'aqueduc pouvait ainsi desservir toute l'agglomération, y compris les différents thermes2.

Le château d'eau de Pompéi dans son environnement urbain.

Le château d'eau de Pompéi.

Vue intérieure du château d'eau de Pompéi.

Plan du château d'eau de Pompéi.

Le château d'eau de Divodurum a disparu, mais nous en connaissons d'autres qui nous apprennent comment fonctionnait ce genre d'édifice. Celui de Pompéi est un petit bâtiment aux façades aveugles. L'intérieur est une salle circulaire à coupole où arrive l'aqueduc. L'eau franchissait une grille en entrant dans le bassin de décantation ; une seconde grille traversait le bassin en son milieu. A sa sortie, après un troisième filtre, l'eau s'écoulait dans trois conduits branchés dans le mur de façade sur trois tuyaux de plomb, qui constituaient les trois rameaux principaux de la distribution urbaine. De cet édifice, les canalisations partaient vers des successions de châteaux d'eau secondaires destinés à rompre la pression provoquée par la forte dénivellation3.

Le château d'eau de Nîmes.Plan du château d'eau de Nîmes.

Le château d'eau de Nîmes distribuait un volume d'eau bien plus considérable. L'aqueduc arrivait dans un bassin circulaire bordé d'un quai au nord-ouest. L'eau partait vers ses destinataires par dix canalisations de 40 cm de diamètre groupées par deux. Le bassin était muni de trois exutoires de vidange.

Une vignette du Dictionnaire des antiquités montre l'aspect que pouvait avoir le castellum de l'aqueduc de Jules César à Rome4.

Le château d'eau de l'aqua Julia.

  • 1. Les noms latins de castellum divisiorum ou de castellum aquae disent clairement le rôle de répartition des eaux qu'avait cet édifice.
  • 2. Il n'est pas anodin qu'on ait construit les thermes du Carmel à un niveau plus bas que le sommet de la ville. Au contraire, cela doit certainement être mis en rapport avec la nécessité d'une pression suffisante. La construction d'un aqueduc et celle des bains est étroitement liée dans l'Antiquité. Cf POINSSOT (C.), Aqua Commodiana Civitatis Aureliae Thuggae, in Mélanges d'archéologie, d'épigraphie et d'histoire offerts à Jérôme Carcopino, 1966, p. 779.
    D'autres aqueducs alimentaient les quartiers laissés de côté par les eaux de Gorze ou renforçaient l'aqueduc principal. On en connaît trois. Deux partaient de la Combe des Bruyères, où se trouve un important bassin de retenue. L'un, vraisemblablement contemporain de l'aqueduc de Gorze contournait le Mont St Quentin par l'ouest et se dirigeait vers Scy-Chazelles ; l'autre descendait vers la Moselle par Plappeville. Le troisième aqueduc, dont on n'a pas retrouvé le captage, suivait la vallée du ruisseau de Montvaux et aboutissait vraisemblablement à un réservoir découvert au XIXe s. à Scy-Chazelles. On ignore comment ces aqueducs pénétraient dans la ville. Ils franchissaient vraisemblablement la Moselle par un siphon. L'eau ne manquait donc pas à Divodurum, d'autant moins que l'esprit pratique des Romains n'avait certainement pas laissé de côté les eaux des rivières.
  • 3. Cf ADAM (J.-P.), La construction romaine, p. 276 et fig. 589.
  • 4. RICH (A.), Dictionnaire des antiquités romaines et grecques, s. v. castellum.