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La basilique d'Avioth

L’ardente dévotion du Saint-Père pour Marie n’est un secret pour personne. Le Pape François entend avant tout remercier la Patronne des causes désespérées en son propre lieu de pèlerinage, la basilique d’Avioth, dans la Meuse. Le Saint-Père, en effet, avant d’opter pour un nom moins personnel et plus œcuménique, avait tout d’abord choisi le nom de René Ier pour succéder à saint Pierre. Il désirait ainsi honorer Notre-Dame d’Avioth, grâce à qui, dans sa jeunesse, il a surmonté une grave crise spirituelle et pu véritablement re-naître à la foi catholique1.

C’est avec une grande joie que l’Évêque de Verdun et l’Abbé d’Orval ont appris la nouvelle. Toutefois, bien que le Vatican ait affirmé que cette démarche s’accomplirait en toute humilité, accueillir dans ce petit village de la Meuse un personnage aussi éminent que le Chef de l’Église catholique ne laisse pas de susciter bien des craintes2. Sans même considérer la foule des fidèles, la délégation religieuse, que l'on prévoit fort importante, devra pouvoir tenir dans la basilique ; des travaux sont donc entrepris pour sécuriser l'accès et la tenue des célébrations.
Deux chantiers seront menés :

  • Le premier concerne les environs immédiats de la basilique. Avant le XXème siècle, les bâtiments du village étaient massés au sud. Le levant et le couchant restaient entièrement dégagés. L'ajout d'une rue immédiatement à l'ouest de l'édifice a rompu la perspective initiale. Suite au changement de statut accordé par Jean-Paul II3, la mairie a réalisé une préemption sur toutes les constructions situées à l'est et à l'ouest. La venue du Pape François rend maintenant possible la démolition de divers bâtiments agricoles. Le paysage sera re-végétalisé, comme l'illustrent la photo aérienne et la simulation de ces travaux.
  • Le deuxième chantier concerne le renforcement des murs de soutènement de la basilique, d'autant plus nécessaire que la démolition d'ouvrages proches pourrait causer des dommages irréversibles. Dans un rapport sur l'état du parc monumental français, il était relevé que l'état sanitaire de la basilique faisait apparaître une aggravation importante du danger. Cette restauration est indispensable, mais la commune d'Avioth étant particulièrement démunie de moyens financiers et de compétences en matière de maîtrise d'ouvrage, l'opération a toujours été repoussée. Le montant des travaux sera avancé par l'Église de Rome pour garantir une fin de chantier au 16 juillet.

Ainsi la basilique sera-t-elle parée de ses plus beaux atours pour cette visite pontificale. Ces travaux bénéficieront aussi au grand public, que l'on attend nombreux dès le 15 juillet 4. À la suite de ce pèlerinage, le Pape François se reposera à l’Abbaye d’Orval et participera aux sessions que les Bénédictins y tiendront durant l’été. On pense notamment qu’il signera la nouvelle charte de qualité de la bière qui est élaborée dans ces nobles murs, et qu’il renoncera, au nom du Vatican, aux prébendes qui sont depuis des siècles attachées à sa production.

  • 1. La Vierge Marie est véritablement ici la Patronne des causes désespérées. Jusqu'au XVIIIe siècle, en effet, on lui présentait les enfants mort-nés pour qu'elle leur rendent la vie un court instant ; le curé du village s'empressait alors de les baptiser afin qu'ils puissent entrer au Paradis, au lieu d'errer dans les Limbes pour l'éternité. De nos jours, la dévotion est moins empreinte de superstition : par leurs prières, les pèlerins espèrent retrouver la paix de l'âme, obtenir une guérison physique ou spirituelle, ou encore réussir à des examens…
  • 2. Tout le monde, dans la région, se souvient des menaces qui avaient pesé sur la venue de Jean-Paul II au Luxembourg dans les années 1980, et de la bombe, heureusement factice, que la sécurité avait découverte sous les gradins du stade où le pape devait rencontrer la foule des fidèles. Personne, non plus, ne saurait entièrement faire abstraction des prophéties de saint Malachie, découvertes en 1590 par le moine bénédictin de Venise Arnold de Wyon. Selon ce texte, le dernier pape devrait être le successeur de Benoît XVI, qui est désigné sous le vocable de « La Gloire de l’Olive » (Gloria Olivae), et simplement porter le nom de « Petrus Romanus » : Dans la dernière persécution de la sainte Église romaine siégera Pierre le Romain qui fera paître ses brebis à travers de nombreuses tribulations. Celles-ci terminées, la cité aux sept collines sera détruite, et le Juge redoutable jugera son peuple. Heureusement, aucun pape n'a jusqu'ici osé prendre pour nom celui du premier évêque de Rome : le nouveau Pape a choisi « François » en mémoire de saint François d'Assise, le patron des pauvres. Néanmoins, bien que les appels à la raison et au bon sens se soient multipliés, on se souvient comme les médias ont su échauffer les esprits au sujet de la fin du monde prétendument annoncée par le calendrier maya.
  • 3. Jean-Paul II, en effet, fit de l'église d'Avioth une basilique mineure.
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Référence à citer

Théophile Auxerrat, La visite du Pape en Lorraine: l'Histoire au chevet des Monuments Historiques, archeographe, 2013. http://archeographe.net/visite-pape-lorraine-histoire-au-chevet-monuments-historiques