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Moyenmoutier

L’abbaye de Moyenmoutier, fondée par saint Hydulphe vers 671, dépendit d’abord des rois d’Austrasie. Au début du IXe s., Charlemagne y nomma Fortunat pour abbé ; son administration la rendit célèbre. A la suite du désaccord entre l’abbé Pépin et le roi de Lotharingie Lothaire II1, les biens de l'abbaye furent dissipés et les moines dispersés en 897. Elle fut alors occupée par des chanoines. Les religieux n’y revinrent que vers 965 par la volonté de Ferry Premier, qui fit appel au moine de Gorze Adalbert pour restaurer la discipline bénédictine. Grâce à l'action de l’abbé Allmann, successeur d'Adalbert, l'abbaye connut un nouvel essor et retrouva une vie spirituelle et intellectuelle brillante.


  • 1. En 860, le roi de Lotharingie Lothaire II répudia son épouse Theutberge, dont il n'avait pas d'enfant. Il prétexta qu'elle entretenait une relation incestueuse avec son frère. En réalité, le roi souhaitait épouser sa concubine Walrade. Il fit annuler son mariage par des évêques peu scrupuleux, mais l'archevêque de Reims Hincmar s'y opposa et, soutenu par les deux oncles du roi, Louis le Germanique et Charles le Chauve, porta l'affaire devant le pape Nicolas Premier. Celui-ci interdit l'annulation du mariage, bien que Lothaire eût tenté de le fléchir. Adrien II, successeur de Nicolas, refusa lui aussi et excommunia Walrade en 866. Lothaire fut alors contraint de reprendre Theutberge. Il fit toutefois une nouvelle démarche auprès d'Adrien II, qu'il rencontra à l'abbaye du Mont Cassin, mais il mourut du paludisme à Plaisance en 869.

Référence à citer

Marc Heilig, La Sainte Croix des Vosges, archeographe, 2014. http://archeographe.net/sainte_croix_vosges