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Château et place forte

Le château dont nous visitons les ruines aujourd’hui est en grande partie celui de l’évêque Conrad de Boppart, bien qu’on l’ait remis en état après la destruction de 1597 : c’est vraisemblablement lors de ces travaux que l’on aménagea de grandes fenêtres à meneaux. Après la destruction de Richelieu, on n’entretint plus que les locaux où résidait encore le châtelain.

Plus qu’un palais, le château Qui-Qu’en-Grogne était une véritable forteresse dont l’architecture tenait compte des progrès de l’artillerie : solidement construit en moellons, il était défendu par trois enceintes, de nombreuses tours et de larges fossés à sec. L’ensemble formait une vaste plate-forme carrée, comme on peut le voir sur la gravure de Collignon et mieux encore sur des photos aériennes : à l’extrémité d’une colline qui domine la vallée de la Mortagne, protégé au sud par la dénivellation assez raide du relief, il tenait une position défensive naturelle.
Les bâtiments de la résidence épiscopale s’appuyaient sur l’enceinte intérieure ; ils étaient disposés autour d’une cour rectangulaire dont un côté est occupé par la chapelle. En dépit de l’aspect redoutable des fortifications, ils présentent certains raffinements, comme des baies ouvragées et une magnifique cave voûtée que l’on est en train de restaurer.

A la Révolution, le château fut vendu comme bien national. La propriété avait de l’importance et fut donc morcelée. Aujourd’hui encore, l’ensemble est partagé en plusieurs petites propriétés qui rendent difficile la restauration du château dans son entier : la chapelle elle-même est ainsi partagée par une cloison transversale. Les pierres servirent à construire de nombreuses maisons du village.


Référence à citer

Marc Heilig, Le Qui-Qu’en-Grogne. Une place forte convoitée, archeographe, 2015. http://archeographe.net/qui-qu-en-grogne