Pratiques funéraires et religieuses

Les nécropoles, comme on l'a vu ci-dessus, sont le meilleur révélateur des composantes de la société protohistorique et, contrairement à l'habitat rural, elles semblent rester stables. Dans le sud de la Lorraine, on connaît quelques groupes tumulaires de grande importance, mais on rencontre surtout des ensembles de 10 à 20 tertres. Un certain nombre de ces nécropoles sont occupées depuis le Bronze Moyen et le resteront jusqu'au milieu de La Tène, voire plus tard encore. Les sépultures se succèdent dans un même tumulus, ou dans la nécropole, ou encore réutilisent d'anciennes structures funéraires (Villey-St-Étienne Bois de Toul, Chaudeney-sur-Moselle Bois Communal).

A la fin du Bronze et au début Hallstatt, le rite pratiqué est l'incinération sous tumulus : les corps semblent être brûlés sur place, et les restes sont accompagnés d'un ou de plusieurs vases, parfois associés à une arme (Villey-St-Étienne Bois de Toul, Richardménil Bois de la Brève, Messein Bois de Grève) et à de la petite parure métallique.

Vers le milieu du Hallstatt, si les tombes sont toujours sous tumulus, l'usage de l'inhumation se répand. L'émergence d'une élite, on le sait par ailleurs, se traduit par des tertres monumentaux et l'apparition d'épées dans les tombes à épées. Elles restent pourtant rares dans le sud de la Lorraine, ce qui contraste avec l'évidente prospérité économique. Nécropoles et sépultures sont plus nombreuses au début de La Tène, surtout dans la boucle de la Moselle et le secteur de Toul. On réutilise d'anciens tumulus, mais parallèlement progresse l'inhumation en caisson, en petits ensembles d'une vingtaine de tombes tout au plus. Il semble qu'une plus large population accède à une sépulture durable. Le mobilier consiste essentiellement en objets de parure (torques et bracelets à nodosités, fibules).

Quant aux pratiques religieuses, elles nous échappent entièrement. Les grands sanctuaires qui se développeront en territoire leuque durant la période romaine existent peut-être dès la Protohistoire.