Une architecture audacieuse

Le Centre Pompidou-Metz est comme suspendu à une flèche de 77m de haut. Vingt mètres plus bas, à partir d'un anneau métallique, une membrane textile se déploie en ondulations gracieuses, un drap qui tomberait naturellement et que des piliers, jaillissant de terre, retiendraient au dessus du sol. La toile se fond dans le ciel et ses courbes ne se laissent deviner que par segments. L'ensemble est ainsi très aérien, mais aussi fermement structuré et bien ancré au milieu des jardins. Car cette couverture est soutenue par une extraordinaire charpente de poutres de bois. Elles font 18m de long et sont toutes différentes : chef-d'œuvre d'artisanat, leur façonnage en lamellé-collé a demandé une dizaine de mois. Quatre autres ont été nécessaires pour les poser. Le matériau est chaleureux1, sa couleur contraste avec la toile et lui donne une assise terrestre. La nuit, l'éclairage fait transparaître la charpente ; l'édifice semble alors vivre d'une énergie interne. De toutes ces courbes sortent, de façon presque incongrue, des structures quadrangulaires. Avec leur façade entièrement vitrée, elles constituent des lieux d'exposition lumineux. La moitié des 10 700 m² du bâtiment est dédiée à la présentation des œuvres ; le reste se partage entre un auditorium, un centre de ressources, des espaces d'accueil et de service, une librairie-boutique, ainsi qu'un restaurant et un café. La ville de Metz exige un réaménagement urbain exemplaire pour les friches de l'ancienne gare de marchandise. Proche du centre historique et en lien étroit avec le prestigieux ensemble de la ville impériale, le futur Quartier de l'Amphithéâtre est appelé à devenir un espace à la fois vivant et agréable. Les jardins et l'architecture surprenante du Centre Pompidou en feront certainement l'élément le plus attractif.

• 1. Essentiellement de l'épicéa de Suisse et d'Autriche.