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Essai de datation du tronçon calcaire

1) Masse de matériaux mise en œuvre

Ce premier tronçon, d’une longueur totale d’environ 190m, représente un volume de près de 1.000m3 de moellons, en comptant 1,7m d’épaisseur, un minimum de 4m de hauteur dont 3.5 sont conservés, et en déduisant le mortier.
En remontant l’échelle des époques historiques qui se sont succédées, on ne trouve personne, exception faite de la période Hallstatt, qui aurait été en mesure de réaliser une telle œuvre. Aucun autre des détenteurs du pouvoir n’avait intérêt à construire un tel mur en pleine forêt, ni les moyens de le faire.

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2) Inclusions

On y trouve des inclusions de matériaux réemployés : des éclats de brique ou de tuile, ainsi que des morceaux de pierre portant des traces de mortier. Ces éléments proviennent probablement d’anciennes constructions qui existaient auparavant sur le site.

D’après ces indices, ce mur n’a pu être élevé qu’après l’an 75 av. J.-C. En effet, la brique cuite apparaît en Alsace avec la conquête romaine, soit dans le dernier tiers du premier siècle avant J.-C. Son utilisation s'étend peu à peu durant le premier siècle après J.-C. et devient ainsi d'un usage quasi général. Le mortier apparaît en même temps et suit la même progression.

3) L’architecture du mur

A priori, du fait de la nature des moellons qui composent le mur, nous pourrions le situer au Hallstatt. Mais, moins massif, et maçonné de surcroît, il ne ressemble en rien à ceux de cette époque, où les remparts étaient renforcés de poutres. Aucune comparaison n’est possible avec d’autres murailles connues : le mur païen du Mont Ste-Odile, le camp celtique de Niederbronn, les camps fortifiés de Nonnweiler en Sarre et du Donnersberg au Palatinat, ou le Fossé des Pandours près de Saverne.

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Référence à citer

André Wagner, L’origine de Haguenau. Un oppidum celte ?, archeographe, 2012. http://archeographe.net/origine-haguenau-oppidum-celte