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Surprenante découverte à Rosheim (Bas-Rhin)

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La commune de Rosheim a livré ces dernières années les vestiges d'installations très importantes depuis le Néolithique. La fouille récente du lieu-dit Rosenmeer a révélé un site d'habitat néolithique étendu et fort bien conservé.On a pu étudier des zones de stockage (fosses à usage de silo), d'habitat (trous de poteaux, fosses d'extraction),et, plus loin, une nécropole de 17 tombes. Le matériel, très abondant, a permis d'établir une stratigraphie du Rubané au Grosgartach. Le site n'a pas été réoccupé au delà.

Dans ce matériel, une surprenante découverte laisse aujourd'hui encore les archéologues perplexes. Il s'agit d'un vase de terre cuite à décor poinçonné, dans lequel se trouvait un amas métallique très corrodé. Ce vase se trouvait dans une couche stratigraphique du Poinçonné parfaitement identifiée, en particulier grâce au mobilier caractéristique qui l'accompagnait. Cette couche n'avait jamais été perturbée, et la couche suivante du Grossgartach l'avait scellée. Il faut donc se rendre à cette évidence : ce vase et son contenu appartiennent au Poinçonné. Cette découverte remet en cause les datations des différents âges de la pierre et des métaux, mais aussi la succession de ces époques.

Amas métallique

En effet, le conglomérat métallique s'est révélé composé de petits objets en fer, dont la présence dans une phase du Néolithique, avant la découverte du cuivre et du bronze, montre que notre acception actuelle doit être révisée.

Par ailleurs, on a pu dissocier ces petits objets en laboratoire. Ils ont tous des formes semblables, bien qu'on ait reconnu jusqu'ici cinq tailles différentes et qu'on puisse distinguer trois formes principales. Il s'agit d'un fil de fer recourbé sur lui-même de sorte que la forme générale se retrouve, plus petite, à l'intérieur de l'objet. Tous ces objets sont plats, et attestent d'un goût pour la régularité et la symétrie.----

Le type a est de très loin le plus représenté. Le type b, vraisemblablement, doit être regardé comme un sous-type ou une déformation de a. Les dimensions sont de 2, 7 cm de long sur 0,7 cm de large ; un des petits côté est rectiligne, mais l'autre dessine une pointe. A ce type peuvent être rattachés les types c et d, qui ne diffèrent de a que par leurs dimensions : 3,2 sur 0,9 cm pour c ; 2,2 sur 0,6 cm pour d. Le type f est assez proche de la forme a, à ceci près que la pointe du petit côté est ici parfaitement arrondie ; les dimensions en sont aussi légèrement différentes (2,5 sur 0,7 cm). Il semblerait que d et f soient d'un métal un peu différent que a, b et c.

Typologie des objets restaurés

Beaucoup plus rares sont les types e et g. Ils présentent aussi deux formes assez différentes. Les petits côtés du type e sont tous deux arrondis, et le pliage du fil de fer s'éloigne résolument des autres modèles ; les dimensions (2,8 sur 0,7 cm), par contre, sont fort proches de celles du type le plus représenté. Le dernier type, g, est encore d'une autre forme : l'aspect général est triangulaire, du fait que la pointe du petit côté est beaucoup plus accentuée ; les dimensions mettent ce type g résolument à part : 2,5 cm de long, 0,8 et 0,3 cm pour les petits côtés.

Quelle fut l'utilisation de ces objets ? Ils ont pu être assemblés pour composer des bijoux (collier, bracelet). Les différentes tailles pourraient suggérer que nous sommes en présence de poids. Enfin, une dernière hypothèse balaierait définitivement notre conception de l'évolution des âges et des inventions que nous y plaçons. En effet, les rapports quantitatifs d'objets de plusieurs types, mais de formes générales fort proches, feraient penser à un système d'échange : les objets de Rosheim seraient une forme déjà avancée, mais non encore aboutie, de monnaie. 

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