André WAGNER (1927-2023)

Auteur(s):

Nous avons la tristesse de vous faire part du décès, en octobre 2023, d’André Wagner, l’un de nos plus fidèles rédacteurs. Nous présentons nos condoléances à sa famille et partageons sa peine. Avant même de participer à archeographe, et de faire connaître à nos lecteurs le passé de Haguenau, André était un ami très apprécié qui savait entraîner ses compagnons dans de passionnantes discussions.

Né en 1927 à Saverne, André vint à Haguenau lorsque son père, receveur des Contributions Indirectes, y fut muté. Il y connut une enfance pleine de découvertes et d’expériences. Avec des amis de son âge, il explora la ville jusqu’à en connaître la topographie dans ses moindres recoins. Une connaissance du terrain qu’il mettra plus tard à profit pour suivre les chantiers urbains susceptibles de révéler des indices archéologiques.

En 1947, André, qui avait choisi de devenir ingénieur, suivit une formation qui alternait études et stages en ateliers. C’est à cette époque qu’il rencontra Marguerite Buchert. Ils se marièrent en 1953 et formeront un couple inséparable : Marguerite, soutien inaltérable, sera de toutes les pérégrinations.

André obtint son diplôme en 1951. L’année suivante, il était engagé par le Syndicat des Eaux de la Vallée de la Fensch, près de Thionville, pour un poste de responsabilités qui couvrait douze communes et comprenait l’alimentation des mines de fer, de leurs cités ouvrières et d’une usine sidérurgique, la SMK. Il revint à Haguenau en 1955 pour travailler à l’usine de compteurs d’eau des Établissements Vincent, dont il deviendra plus tard le directeur. Il s’est alors beaucoup intéressé à la fonderie, « un métier de créateur, avec du sable, du feu, du métal, et des hommes rustiques, des ouvriers paysans, des anciens mineurs de Pechelbronn et quelques anciens légionnaires ».

De tout temps, André s’est impliqué dans de multiples projets associatifs et dans la diffusion des savoirs. D’une curiosité insatiable, il a beaucoup voyagé, en France et en Europe, et a sillonné les Vosges et la Forêt Noire. Il aimait les vieilles pierres, les églises médiévales, les châteaux, il admirait Vauban, était fasciné par la civilisation du Rhin. Par dessus tout, il désirait transmettre. Il fit ainsi office de guide de Haguenau durant de nombreuses années. Il avait en effet concentré son intérêt sur l’histoire haguenovienne. Passionné d’histoire, il défendit avec fougue sa conception des premières occupations du site de Haguenau. Il l'avait présentée sur archeographe en 20191. Il s’appuyait sur les cartes et les plans, sur la géographie, la géomorphologie et l’archéologie. Sa profonde connaissance de la ville et de ses environs soutenait ses observations et renforçait encore ses arguments. Dans ce lieu qui deviendra une ville et devait prendre le nom de Haguenau, sa question était : « Qu'ont fait les humains, ici et sans interruption, depuis la nuit des temps ? Que se sont-ils transmis de génération en génération ? » André Wagner a profondément renouvelé ce sujet et, en ouvrant de nouveaux chemins, l’a remis au devant de l’actualité.