Vous êtes ici
Un habitat à la romaine
Les autres fouilles récentes mentionnées sur le plan cadastral apportent un certain nombre d'observations sur la ville antique. Les secteurs de l'ancienne impasse de la Fontaine et le numéro 10 de la rue des Romains forment un ensemble appartenant à un même habitat, avec une entrée à caractère monumental ouvrant sur l'ancienne rue antique, des bâtiments annexes, un hyppocauste et un four domestique. Ces vestiges sont à associer aux découvertes, malheureusement très fragmentaires, de quelques traces de murs et fragments de canalisation en grès sur la propriété Grasser. Toute cette zone sud correspond à la zone d'habitation de la ville antique. Cette fouille a révélé une structure d'habitation gallo-romaine dont l'organisation spatiale laisse apparaître deux pièces chauffées par hypocauste. L'installation possède une chambre prolongée par deux canaux rejoignant l'un des hypocaustes. Cet ensemble architectural s'ajoute aux autres secteurs fouilés autour des thermes romains. Sous l'église catholique, les fouilles ont mis au jour une structure en grand appareillage, à rapprocher des observations faites par Charles Matthis en 1898 lors de la construction de cet édifice, signalant la présence de murs antiques et de nombreuses tegulae. Sur la rive gauche du Falkersteinerbach, rivière traversant Niederbronn, c'est près de la synagogue que furent mises partiellement en évidence deux pièces d'un bâtiment, l'une avec sol en terrazzo et l'autre renfermant trois amphores de type Dressel 20 fichées dans un sol sableux. Cette découverte suggère la présence d'entrepôts ou de commerces dans ce secteur de la ville. Le mobilier se compose de monnaies en bronze et en argent attribuées à Maximin Ie, Elagabal et Faustina II et d'un ensemble d'appliques en bronze, composé d'une petite figure de Minerve, de deux poignées en forme de dauphins se faisant face, de huit clous terminaux, d'un élément figuratif représentant une tête d'enfant coiffée en corymbe. La technique utilisée est celle du moulage à la cire perdue. Les ateliers de fabrication pour ce type d'objets étaient probablement locaux. Cet ensemble homogène, découvert dans un même contexte stratigraphique, est peut-être le contenu d'un coffret. Des éléments semblables à ceux découverts à Niederbronn, notamment des poignées en forme de dauphin, ont été mis au jour à Nida-Heddernheim en Allemagne. Une proposition de reconstitution du coffret d'après ces découvertes est visible au musée archéologique de Francfort. Récemment des poignées de coffret du même type ont été découvertes en France à Vinça, dans les Pyrénées-Orientales.Enfin, les derniers secteurs mentionnés sur le plan cadastral se signalent par l'absence totale de structure et de mobilier antique, laissant penser que nous sommes là hors des murs de la ville.