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D'Achille Tatius à Xénophon
ACHILLE TATIUS, Leucippé et Clitophon, I, 5.
Mon père leur fit attribuer une partie de notre demeure, qu’il réserva à leur usage.
Traduction de P. Grimal, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1958.
ACHILLE TATIUS, Leucippé et Clitophon, I, 6.
Une fois levé, je me mis à aller et venir dans la maison en présence de la jeune fille, tout en tenant un livre à la main et faisant semblant de lire, penché sur lui ; mais chaque fois que je me trouvais devant sa porte, je glissais un œil par-dessous le livre…
Traduction de P. Grimal, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1958.
ACHILLE TATIUS, Leucippé et Clitophon, I, 15.
Elle (Leucippé) était dans le jardin de notre maison. Et ce jardin était un parc, dont la vue était fort plaisante : autour du parc était un mur d’une hauteur suffisante, et chacun des côtés de cette clôture (il y avait quatre côtés) formait un portique couvert supporté par une rangée de colonnes ; à l’intérieur de cette colonnade se trouvaient toutes sortes d’arbres, [description des merveilleux arrangements d’arbres et de fleurs].Au milieu des fleurs jaillissait une fontaine, et autour de cette source avait été dessinée, par la main de l’homme, un bassin carré [description du bassin et des oiseaux du jardin].
Traduction de P. Grimal, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1958.
ACHILLE TATIUS, Leucippé et Clitophon, II, 11.
Il se produisit tout à coup du bruit et de la confusion dans la maison, du côté des hommes. Voilà ce qui s’était passé : mon père venait d’accomplir le sacrifice et avait placé les offrandes sur l’autel, lorsqu’un aigle s’était précipité et avait enlevé la victime consacrée.
Traduction de P. Grimal, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1958.
ALEXIS, 173, 13-15.
A : Y a-t-il une cuisine ?
B : Il y en a une.
A : Et a-t-elle une cheminée ?
B : Bien sûr.
A : Cela ne me semble pas certain. A-t-elle vraiment une cheminée ?
B : Oui, elle en a une.
A : Il t’en cuira si elle fume.
B : Que je sois damné si elle le fait.
Traduit d’après D. M. Robinson, Olynthus XII, 1946, p. 4021.
ANTIPHON, Accusation d’empoisonnement contre une belle-mère, 14.
Il y avait dans notre maison un étage qu’occupait Philonéos lorsqu’il résidait dans la ville, c’était un homme de bien, ami de notre père.
Traduction de L. Gernet, Les Belles Lettres, Coll. des Universités de France, 1923.
ARISTOPHANE, Acharniens, 887-888.
Valets de cuisine, apportez-moi à l’extérieur le brasero et l’éventail.
Traduit d’après D. M. Robinson, Olynthus XII, 1946, p. 402.
ARISTOTE, Économique, I, 7.
Pour favoriser le bien-être et la santé, la maison doit être bien aérée en été, bien ensoleillée en hiver. Tel sera le cas d’une maison abritée au nord, et assez étendue en longueur.
Traduit d’après D. M. Robinson, Olynthus XII, 1946, p. 411.
ARISTOTE, Économique, II, 2-4.
Hippias d’Athènes mit en vente les parties des étages supérieurs qui faisaient saillie sur la voie publique, les perrons, les barrières ainsi que les portes qui ouvraient à l’extérieur : les propriétaires intéressés durent les racheter et ce fut l’occasion de recueillir beaucoup d’argent.
Traduction de B. A. von Groningen et A. Wartelle, Les Belles Lettres, Coll. des Universités de France, 1968.
CELSE, De la médecine, II, 18.
L’eau de pluie est la plus légère ; ensuite viennent l’eau de source, l’eau de rivière et l’eau de puits.
Traduction M. Heilig.
COLUMELLE, De l’agriculture, I, 5,2-4.
Il doit y avoir, jaillissant dans la ferme ou amenée de l’extérieur, une source pérenne (…). S’il n’y a pas d’eau courante, on cherchera de l’eau de puits dans le voisinage, qui ne soit pas profonde, ni de goût amer ou salé. Si elle aussi fait défaut et si on y est obligé parce qu’il y a trop peu d’espoir de trouver de l’eau courante, on construira de grandes citernes pour les hommes et des abreuvoirs pour les bêtes. L’eau de pluie ainsi recueillie est d’ailleurs la meilleure pour la santé du corps, mais elle est réputée particulièrement bonne si elle est amenée par des tuyaux de terre cuite dans une citerne couverte. (…) En troisième lieu vient l’eau tirée d’un puits situé sur une colline ou dans une vallée ailleurs que dans le fond. La moins bonne est l’eau des marais, qui se traîne d’un cours paresseux, et malsaine celle qui stagne continuellement dans un marécage. Cette même eau cependant, malgré sa nocivité, devient tout à fait inoffensive en hiver et perd sa virulence sous l’effet des pluies ; ce qui fait comprendre que l’eau venue du ciel est la plus saine, puisqu’elle dissout même le poison d’une eau pernicieuse. Et nous avons dit qu’elle était la meilleure à boire. Quant au reste, les eaux vives contribuent au plus haut point à tempérer les chaleurs de l’été et à rendre les lieux plus agréables.
Traduction de G. Hentz, Thèse, Strasbourg, 1978.
COLUMELLE, De l’agriculture, I, 5, 5-6.
D’autre part, la meilleure orientation pour la villa est dans les endroits sains, je l’ai dit, à l’est ou au sud, dans les endroits malsains au nord. Il est toujours bon qu’elle regarde la mer – quand elle est battue et aspergée par les flots – jamais de la côte, maisà une certaine distance du rivage. Il vaut mieux être séparé de lamer par un grand que par un petit intervalle parce que l’espace mitoyen est occupé par un air malsain.
Traduction de G. Hentz, Thèse, Strasbourg, 1978.
COLUMELLE, De l’agriculture, I, 5, 7.
(…) je suis d’avis (…) d’établir la villa sur une élévation de terrain (…) de telle manière que la façade soit tournée vers le point où le soleil se lève à l’équinoxe.
Traduction de G. Hentz, Thèse, Strasbourg, 1978.
COLUMELLE, De l’agriculture, I, 6, 1-2.
L’habitation (…) doit comprendre des pièces d’hiver et des pièces d’été, dispersées de telle manière que les chambres à coucher d’hiver soient orientées vers le point où le soleil se lève en cette saison, et les salles à manger vers celui où il se couche au moment de l’équinoxe. Au contraire, les chambres à coucher d’été regarderont le midi équinoxial, mais les salles à manger destinées à la même saison feront face au couchant hivernal. Les salles de bain seront tournées vers le couchant estival, afin d’être éclairées l’après-midi et jusqu’au soir. Les promenoirs seront exposés au midi équinoxial, de manière à recevoir le plus de soleil en hiver et le moins en été.
Traduction de G. Hentz, Thèse, Strasbourg, 1978.
DÉMOSTHÈNES, Contre Evergus et Mnésiboulos, 55-56.
Ce n’est pas tout, juges. Ma femme était en train de déjeuner dans la cour avec les enfants ; il y avait avec elle une vieille femme qui a été ma nourrice, créature dévouée et fidèle que mon père avait affranchie (…). Donc, elles déjeunaient dans la cour : ces gens se précipitent, les saisissent, font main basse sur les meubles. En entendant les cris, les autres servantes, qui étaient à l’étage supérieur où elles habitent, ferment leur appartement.
Traduction de L. Gernet, Les Belles Lettres, Coll des Universités de France, 1957.
ESCHYLE, Prométhée enchaîné, 450-453.
Ils ignoraient les maisons construites en briques et tournées vers le soleil.
Traduit d’après D. M. Robinson, Olynthus XII, 1946, p. 400.
EUBULE, in Athénée, X, 417 d.
Ensuite j’allai à Thèbes, où l’on dîne toute la nuit durant et tout le jour, et où chaque homme a des cabinets, juste à la porte ; pour de nombreux mortels, il n’y a pas de plus grand confort ; quand un homme doit faire un long chemin avant de pouvoir se soulager, haletant et mordant ses lèvres, il donne un spectacle grotesque.
Traduit d’après D. M. Robinson, Olynthus XII, 1946, p. 414.
EUPOLIS, 378.
Une cour qui fait face au soleil.
Traduit d’après D. M. Robinson, Olynthus XII, 1946, p. 414.
EURIPIDE, Alceste, 541-550.
Admète : Les morts sont morts. Entre dans la maison.
Héraclès : Il est honteux de festoyer chez des amis qui pleurent.
A : L’hôtellerie est séparée de la maison. Je t’y ferai conduire.
H : Renvoie-moi, et je te dirai mille grâces.
A : Il n’est pas question que tu ailles au foyer d’un autre. (A un esclave) Toi, conduis-le. Va lui ouvrir l’appartement des visiteurs, qui donne sur la campagne. Charge ceux qui en ont le soin de mettre à sa disposition abondance de vivres. Puis, fermez bien les portes de la cour. Il ne faut pas que ceux qui mangent entendent pleurer, et rien ne doit gêner nos hôtes.
Traduction de M. Delcourt-Curvers, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1962.
HIPPOCRATE, Des airs, des eaux et des lieux, 8.
Je passe à la considération des eaux de pluie et de neige. Les eaux de pluie sont les plus légères, les plus douces, les plus ténues, les plus limpides. Ce que le soleil attire d’abord et enlève aux eaux, c’est ce qu’elles ont de plus subtil et de plus léger. Cela est prouvé par la formation du sel ; la partie saline, à cause de la densité et de la pesanteur, demeure, et constitue le sel ; la partie la plus subtile, à cause de sa légèreté, est enlevée par le soleil. (…) Aussi, de toutes les eaux, celle qui se corrompt le plus, c’est l’eau de pluie ; elle contracte une mauvaise odeur ; car de toutes elle est la plus mélangée, et ce mélange en accélère la corruption. Mais, d’un autre côté, l’eau enlevée et portée dans les régions supérieures est promenée dans l’atmosphère avec laquelle elle se mêle, elle se sépare de ses parties opaques et troubles, qui deviennent brume et brouillard ; elle conserve les parties les plus ténues et les plus légères qui s’adoucissent sous l’action échauffante du soleil et par sa coction ; or, par la coction, toute chose s’adoucit toujours. (…) C’est pour cette raison que l’eau de pluie est la meilleure ; mais il faut la faire bouillir pour en prévenir la corruption ; sans cette précaution, elle contracte une mauvaise odeur, et elle rend à ceux qui en font usage la voix rauque et enrouée.
Traduction de É. Littré, 1884.
I G, XI, 2, 199 A, 108.
A Callicrates, pour avoir stuqué les colonnes et couvert le péristyle de terre : 680 drachmes.
Traduit d’après D. M. Robinson, Olynthus XII, 1946, p. 451.
LÉONIDAS DE TARENTE, Anthologie grecque, VII, 648.
Une maison sans piliers n’est pas belle à voir. Non ! Mieux encore : que la salle où est son foyer ait de nombreuses et belles colonnes et que, brillant du luxe de nombreuses lumières, illumine la bûche qui brûle sur le foyer.
Traduit d’après D. M. Robinson, Olynthus XII, 1946, p. 422.
LONGUS, Daphnis et Chloé, IV, 1.
Aussi Lamon se mit-il en devoir de préparer le logement du maître, pour qu’il fut tout à fait plaisant à voir. Il nettoya les fontaines, afin que leur eau fût claire, il enleva le fumier de la cour, pour que son odeur ne fût point incommode, il soigna le jardin pour qu’il eût bonne apparence.
Traduction de P. Grimal, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1958.
LYSIAS, Sur le meurtre d’Érathostènes, (I) 9-14.
Ma maison, messieurs, a un étage, qui a la même taille que le rez-de-chaussée, avec les appartements des femmes en haut et ceux des hommes en bas. Quand l’enfant fut né, sa mère l’allaita ; et, afin que, chaque fois qu’il fallait le laver, elle pût éviter le risque de descendre les escaliers, je pris l’habitude de vivre en haut et les femmes en bas.
Traduit d’après D. M. Robinson, Olynthus XII, 1946, p. 423.
LYSIAS, Sur le meurtre d’Érathostènes, (I) 22-23.
J’ai un ami intime qui s’appelle Socrate. Après le coucher du soleil, je le rencontre qui revenait de la campagne. Sachant qu’à pareille heure il ne trouverait plus rien chez lui, je l’invite à venir souper avec moi. Nous arrivons à la maison, nous montons au premier et nous voilà à table. Il partit quand il eut bien dîné, et moi je me mets au lit.
Traduction de M. Gernet et M. Bizos, Les Belles Lettres, Coll. des Universités de France, 1924.
PLATON, République, I, 328.
Il était assis sur une sorte de siège rembourré et avait la tête ceinte d’une couronne, parce qu’il venait précisément de célébrer un sacrifice dans la cour intérieure.
Traduction de L. Robin, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1950.
PLATON, Protagoras, 314 a.
Levons-nous plutôt pour nous rendre dans la cour, et employons notre temps à y circuler jusqu’à ce qu’il fasse jour.
Traduction de L. Robin, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1950.
PLATON, Protagoras, 314 c, d, e.
Ce parti une fois pris, voilà que nous nous mettons en marche. Quand nous fûmes arrivés dans le vestibule, nous nous y arrêtâmes à parler d’une question qui, en cours de route, nous était venue à l’esprit. (…) Donc, nous étions arrêtés à causer dans le vestibule, jusqu’au moment où nous fûmes d’accord l’un avec l’autre. Or le portier, un eunuque, avait, je le crois bien, prêté l’oreille ; et il y a des chances que l’abondance des sophistes le mette de mauvaise humeur contre les gens qui viennent en visite à la maison ! Ce qui est sûr, c’est que, dès que nous eûmes frappé à la porte ; « Malheur, s’écria-t-il en nous apercevant par l’huis entrebâillé : des sophistes ! » (…) Et, ce disant, de ses deux mains, il nous flanqua la porte au nez (…). A la fin, pourtant, l’homme, non sans faire de difficulté, nous ouvrit la porte. Quand nous fûmes entrés, nous trouvâmes Protagoras qui se promenait sous les portiques.
Traduction de L. Robin, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1950.
PLATON, Protagoras, 315 b, c.
Celui qu’ensuite je reconnus, comme dit Homère, ce fut Hippias d’Élis, assis sur un trône dans le portique qui faisait face à la porte d’entrée.
Traduction de L. Robin, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1950.
PLATON, Protagoras, 317 c, d.
« Alors, voulez-vous, intervint Callias, que nous arrangions une assemblée, afin de vous permettre de vous entretenir assis ? » (…) Ayant pris de nos propres mains bancs et lits, nous arrangions l’assemblée du côté où se trouvait Hippias parce que là il y avait déjà des bancs.
Traduction de L. Robin, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1950.
PLATON, Les Lois, 844, a-d.
Disons cependant que celui qui aura envie d’amener de l’eau sur ses propres terres, devra faire cette adduction en partant des courants d’eau qui sont propriété publique, en s’abstenant d’intercepter les sources qui, visiblement, sont la propriété d’un particulier ; d’autre part, il amènera l’eau comme il voudra, pourvu que la canalisation ne traverse ni une maison, ni certains temples, ni des monuments funéraires, et sans causer de dégâts hormis ceux qui résultent de la canalisation elle-même. D’un autre côté, supposé qu’en certains lieux il y ait, de la part du sol, une certaine aridité naturelle et que, celui-ci ne retenant pas l’eau qui tombe du ciel, ou manque de l’eau potable dont on a besoin, que l’on creuse alors sur son propre terrain jusqu’à la couche de terre argileuse ; mais, dans le cas où, à cette profondeur, on ne rencontrerait pas l’eau, alors on s’en approvisionnerait auprès de ses voisins, dans les limites de ses besoins en eau potable pour tous les gens de la maison. Dans le cas pourtant où les voisins eux-mêmes en ont juste leur compte, alors ce sera chez les Inspecteurs de la Police Rurale que sera fixée la quantité d’eau dont on pourra chaque jour s’approvisionner auprès de ses voisins. Autre exemple : des pluies ont eu lieu ; si l’un de ceux qui cultivent en contrebas ou qui, sous le même toit, habitent en dessous, lèse celui qui cultive ou habite au-dessus, en ne donnant pas d’écoulement aux eaux ; ou que, inversement, ce soit celui du dessus qui, en laissant les eaux s’écouler au hasard, lèse celui du dessous, dans le cas où sur ce point et en raison du dommage causé, ils ne consentiraient pas à s’entendre entre eux, que celle des deux parties qui le voudra fasse venir, si c’est à la ville, l’Astyonome, si c’est à la campagne, l’Inspecteur de la Police Rurale, pour que soit fixé ce qu’elles devront faire l’une et l’autre. Mais que celle des deux qui ne s’en tiendra pas à ce qui a été fixé subisse la peine de sa mauvaise volonté et de l’incommodité de son humeur : reconnue coupable de se refuser à obéir aux magistrats, à celle qui a été lésée elle devra payer au double la réparation du dommage.
Traduction de L. Robin, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1950.
PLAUTE, La comédie des ânes, II, iv.
Ne t’ai-je pas ordonné de faire tomber de ces colonnes le travail des araignées ?
Traduction de P. Grimal, Gallimard, 1971.
PLAUTE, La comédie de la marmite, II, n.
(…) si quelque chose disparaît (…) on dira : les cuisiniers l’ont emporté, arrêtez-les, enchaînez-les, frappez-les, enfermez-les dans la citerne.
Traduction de P. Grimal, Gallimard, 1971.
PLAUTE, La comédie de la marmite, II, v.
(…) j’irai surveiller ce que font les cuisiniers, et par Pollux, aujourd’hui, c’est un rude travail de les avoir à l’œil. Une solution possible : leur faire préparer leur cuisine dans la citerne, puis, tout une fois cuit, nous le remonterions dans des corbeilles.
Traduction de P. Grimal, Gallimard, 1971.
PLINE L’ANCIEN, Histoire naturelle, XXXI, xxi.
La question se pose chez les médecins de savoir quelles sortes d’eau sont d’un meilleur usage. Ils condamnent à juste titre les eaux stagnantes et paresseuses, jugeant meilleures les eaux courantes, car leur mouvement et leur agitation mêmes les affinent et les améliorent. Aussi je m’étonne que certains donnent la préférence à l’eau des citernes. Mais ceux-ci allèguent pour raison que l’eau la plus légère est l’eau de pluie, puisqu’elle a pu s’élever et rester en suspens dans l’air. (…) Il importe à l’humanité que leur opinion soit réfutée. En premier lieu, en effet, la légèreté dont ils parlent ne peut guère s’apprécier d’autre manière que subjectivement, les eaux ne présentant entre elles à peu près aucune différence de poids. Pour l’eau de pluie, ce n’est pas non plus une preuve de légèreté qu’elle se soit élevée au ciel, puisqu’on voit que les pierres mêmes s’y élèvent, et qu’en tombant l’eau se souille d’exhalaisons terrestres aussi est-ce dans l’eau pluviale qu’on remarque le plus de saletés et, pour cette raison, c’est l’eau pluviale qui s’échauffe le plus rapidement. (…) Quant aux eaux pluviales, on convient qu’elles se corrompent très vite, et qu’elles se conservent très peu quand on navigue. Cependant, Épigène soutient qu’une eau gâtée et purifiée sept fois ne se corrompt plus. Les médecins reconnaissent que l’eau de citerne non plus n’est pas bonne pour le ventre et la gorge à cause de sa dureté, et même qu’aucune autre ne contient davantage de vase ou d’insectes répugnants. Il leur faut encore reconnaître que celle des rivières n’est pas pour autant meilleure, non plus que celle d’aucun torrent, tandis que la plupart des lacs ont une eau saine.
Traduction de G. Serbat, Les Belles Lettres, Coll. des Universités de France, 1972.
PLINE L’ANCIEN, Histoire naturelle, XXXI, xxii.
Au reste, les eaux, pour être saines, ne doivent avoir aucun goût ni aucune odeur.
Traduction de G. Serbat, Les Belles Lettres, Coll. des Universités de France, 1972.
PLINE L’ANCIEN, Histoire naturelle, XXXI, xxiii.
Certains jugent leur salubrité en les pesant ; recherche décevante, car il est très rare que telle eau soit plus légère qu’une autre. Il est un procédé plus pénétrant et plus sûr : entre des eaux semblables, la meilleure est celle qui s’échauffe et se refroidit le plus vite. Bien plus, tirée dans des récipients qu’on pose par terre, sans laisser pendre les mins, on assure qu’elle devient tiède. Quelle sorte d’eau sera donc la plus recommandable ? Celle des puits assurément – je constate que l’usage en est général dans les villes -, mais de ces puits qui bénéficient de l’agitation due aux fréquents puisages et de cette finesse que donne un filtre de terre. (…) En tout cas on s’accorde pour reconnaître que toute eau bouillie est meilleure, et aussi – invention très subtile – que l’eau refroidit davantage après avoir été chauffée. On corrige une eau malsaine en la faisant bouillir jusqu’à réduction de moitié.
Traduction de G. Serbat, Les Belles Lettres, Coll. des Universités de France, 1972.
PLINE l’ANCIEN, Histoire naturelle, XXXI, xxxi.
Au reste, pour une adduction à partir d’une source, ce qu’il y a de mieux, ce sont les tuyaux en poterie, de deux doigts de diamètre, dont les joints s’emboîtent, de sorte que celui du haut pénètre [dans celui du bas], et sont enduits de chaux vive détrempée d’huile.
Traduction de G. Serbat, Les Belles Lettres, Coll. des Universités de France, 1972.
PLINE l’ANCIEN, Histoire naturelle, XXXV, Lii.
Les citernes doivent être construites avec cinq parties de sable pur et granuleux, deux de chaux la plus vive, et avec des fragments de silex ne dépassant pas le poids d’une livre ; ainsi fait, il faut marteler également le fond et les parois avec des pilons ferrés. Il est préférable que les citernes soient accouplées de façon que les impuretés se déposent dans la première et que, par un filtre, l’eau arrive pure dans la suivante.
Traduction de G. Serbat, Les Belles Lettres, Coll. des Universités de France, 1972.
PLUTARQUE, De la curiosité, 1.
Une maison est-elle sans air, sans lumière, inhabitable, insalubre, le mieux serait sans doute de la fuir, mais si l’on y est habitué, et que l’on s’y plaise, il est possible, par un changement d’éclairage, par un déplacement de l’escalier, par l’ouverture de nouvelles portes et la condamnation des anciennes de la rendre plus claire, mieux aérée, plus saine.
Traduction de J. Dumortier, Les Belles Lettres, Coll. des Universités de France, 1975.
PLUTARQUE, De la curiosité, 516E-516F.
Néanmoins, ce n’est pas l’usage d’entrer dans la maison de quelqu’un d’autre sans avoir au moins frappé à la porte ; mais de nos jours il y a des portiers, et, autrefois, les portes étaient munies de heurtoirs afin qu’on puisse avertir de son arrivée ; ainsi l’étranger ne risquait pas de surprendre la maîtresse de maison ou les jeunes filles non encore mariées, ni de voir un esclave qu’on venait de corriger ou des servantes en train de pousser de grands cris.
Traduit d’après D. M. Robinson, Olynthus XII, 1946, p. 431.
SOPHOCLE, Antigone, 18-19.
Je le savais bien, et c’est pourquoi je t’ai appelé hors des portes de la cour, afin que toi seul puisse entendre.
Traduction de J. Grosjean, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1967.
THÉOCRITE, XXIV, 46.
Et de nouveau, l’ample pastas était emplie d’ombre.
Traduit d’après D. M. Robinson, Olynthus XII, 1946, p. 434.
XÉNOPHON, Économique, VII, 3.
Pour revenir à la question, dit-il, Socrate, je ne reste pas du tout à la maison. Car, ajoute-t-il, pour les affaires domestiques, ma femme, à elle seule, est très capable de les diriger.
Traduction de P. Chantraine, Les Belles Lettres, Coll. des Universités de France, 1949.
XÉNOPHON, Économique, IX, 2-5.
J’ai pensé à lui montrer d’abord toutes les ressources de la maison. Elle n’est pas ornée de décorations, Socrate, mais les pièces sont construites et conçues pour cette fin précisément de contenir le plus commodément possible ce que l’on doit y mettre : chacun invitait à y placer ce qui lui convenait. La chambre à coucher, qui est en sécurité, invitait à y mettre les biens les plus précieux, couvertures et mobilier, les salles sèches le grain, les salles fraîches le vin ; les salles claires les ouvrages et la vaisselle qui ont besoin de lumière. Puis je lui faisais visiter les pièces où l’on se tient, coquettement arrangées, fraîches en été, chaudes en hiver. Je lui ai montré aussi que toute la maison donne au midi : il est ainsi bien évident que l’hiver elle profite du soleil, l’été de l’ombre. Je lui ai fait voir aussi l’appartement des femmes, séparé de l’appartement des hommes par une porte fermant à clef pour éviter que les esclaves n’aient des enfants sans notre permission. Les bons esclaves, en effet, s’ils ont des enfants, se montrent généralement plus dévoués, les mauvais serviteurs une fois en ménage ont plus de facilité à mal faire.
Traduction de P. Chantraine, Les Belles Lettres, Coll. des Universités de France, 1949.
XÉNOPHON, Mémorables, III, viii, 8-9.
De même lorsqu’il [Socrate] disait à propos des maisons que la même maison est en même temps belle et utile, il me semblait qu’il enseignait comment on doit les construire. Voici comment il envisageait la question :
- Quand on veut avoir une maison bien conditionnée, ne faut-il pas s’étudier à la rendre à la fois aussi plaisante à habiter et aussi commode que possible ?
Quand on lui avait accordé ce point :
- N’est-il pas agréable d’avoir une maison fraîche en été et chaude en hiver ?
Quand on en convenait aussi avec lui :
- Eh bien, disait-il, dans les maisons exposées au midi, le soleil pénètre en hiver dans les portiques, mais en été, il passe au-dessus de nos têtes et par-dessus les toits, en sorte qu’il nous fait de l’ombre. S’il est bon que les maisons soient ainsi disposées, il faut donner de l’élévation aux parties tournées vers le midi, afin que le soleil d’hiver n’en soit pas exclu, et tenir plus basses celles qui donnent au nord, pour que les vents froids n’y pénètrent pas.
Traduction de P. Chambry, Garnier Flammarion, 1967.
- 1. Dans le douzième volume de la publication des fouilles d’Olynthe, D. M. Robinson a traduit en anglais de nombreux textes anciens. Comme il cherchait des références à l’architecture privée, sa traduction reste proche du texte, et je l’ai parfois préférée à d’autres plus littéraires.