La grande statuaire

Nos collections s'enorgueillissent de fort belles statues royales. Celle Sésostris III, en granit noir, présente le pharaon assis, vêtu d'un pagne ; il est coiffé du némes royal1. Il porte en pendentif une amulette en forme du hiéroglyphe qui signifie coeur, symbole de la conscience.

Devant le trône, de part et d'autre des jambes du roi, deux petites statues représentent des dames de la famille royale, filles ou épouses.

Du Moyen Empire nous vient aussi une statue en calcaire d'Amenemhat III : le pharaon est assis, vêtu d'un pagne et coiffé du némes royal ; il tient un coffret sur les genoux.

Le musée présente la tête d'une statue d'Hatshepsout, dont les traits sont très finement rendus dans un granit rose ; à nouveau, la reine est coiffée du némes royal.

Son neveu Thoutmôsis III, le plus fameux pharaon du Nouvel Empire, est représenté par une belle statue de granit trouvée à Karnak. Le roi est figuré à genoux ; il porte pagne et némes royal.

Le musée possède encore la tête d'une autre statue royale coiffée de la couronne de Basse Égypte.

La grande statuaire comprend aussi des statues de personnages de haut rang, comme celle, en calcaire, du fonctionnaire Higouy, qui exerça sous l'Ancien Empire. L'œuvre, d'une grande sobriété, le montre assis, simplement vêtu d'un pagne.

Autre grand personnage, Nakht Mout officia sous le Nouvel Empire. Sa statue de granit, d'une excellente facture, vient de Karnak. Elle le présente assis, coiffé du némes et vêtu d'une robe qui couvre son épaule et son bras gauches et descend jusqu'au chevilles. Il porte une amulette autour du cou.

Son siège orné de très légers reliefs : figures féminines de chaque côté des jambes du personnage ; scènes sur les côtés2 ; et, au revers, longue inscription qui donne la fonction et les noms de ses parents.

Enfin, le musée présente de grandes statues de divinités. Celle d'Horus vient de Karnak et date du Nouvel Empire. Elle est en granit. Le dieu, sous sa forme humaine à tête de faucon, est vêtu d'un pagne et porte un collier à plusieurs rangs. Un genou à terre, il lève le bras gauche et rapporte l'autre sur la poitrine.

La statue de Sekhmet, en granit, est du même site et de la même époque. La déesse à tête de lionne est représentée debout, dans une posture hiératique.

Thot apparaît aussi, deux fois représenté sous l'aspect d'un babouin.

Sous les Ptolémées et la domination romaine, la statuaire égyptienne subit l'influence de la sculpture grecque et de ses thèmes particuliers, sans rompre toutefois avec les normes précédentes. Le mélange est souvent surprenant et, plus que partout ailleurs, correspond à l'éclectisme hellénistique que désirait tant Alexandre.

Il faut encore mentionner quelques éléments d'architecture sculptés.

• 1. Le némes est une pièce de tissu qui enveloppe la chevelure et retombe de chaque côté de la tête. Portée par un pharaon, cette coiffure est ornée de l'uraeus qui représente, sous l'aspect d'un cobra irrité, la déesse qui symbolise l'oeil brûlant de Rê.
• 2. A gauche, un homme assis devant une table d'offrandes ; à droite, une femme, assise elle aussi, hume le délicat parfum d'une fleur de lotus.