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Les autres colonnes

La colonne de Strasbourg

La colonne de Strasbourg

Place de l'Etoile - route du Rhin, à proximité du cimetière Saint-Urbain. Jusqu'en 1870, on sortait de Strasbourg en franchissant la porte d'Austerlitz et la demi-lune qui la protégeait. Le voyageur se trouvait devant une fourche : à gauche la route d'Allemagne vers l'est et Vienne ; en face, vers le sud, Illkirch, Colmar et Lyon.

Extrait du plan de Strasbourg en 1947

Ce site existe toujours. Mais il a été plusieurs fois transformé pour l'automobile. Sur le plan de la ville de 1947, la fourche se présente dans son ancien tracé cent mètres après avoir franchi le canal. La colonne se dressait alors à côté d'un restaurant qui s'appelait A la Colonne. Les routiers devaient alors traverser la ville ; ils pouvaient faire une halte dans cet établissement avant de gagner le pont du Rhin. Le restaurant a brûlé un peu avant la grande restructuration dont la place de l'Etoile a fait l'objet dans les années 80. La colonne fut alors déplacée, et installée à l'angle du cimetière Saint-Urbain1, où l'on peut toujours la voir.

La colonne repose sur un piédestal à moulure. Elle a une base attique. Le fût est monolithique, le chapiteau ionique sans inflexion des coussinets. Il comprend une astragale, un gorgerin orné de palmettes, une échine et une abaque ornées d'oves. Un globe en grès rose portant une petite croix de bronze est placé au dessus de l'abaque. L'ensemble est en grès.

A mi-hauteur du fût, deux cartouches ovales, côte à côte et séparés par une baguette verticale ornée de palmettes, donnent les indications gravées à même la pierre.

Sur l'un :
KEHL
flèche directionnelle vers l'est
4 km

Sur l'autre
ILLKIRCH
GRAFFENSTADEN
flèche directionnelle vers le sud
6,36 km .

 

La colonne d'Illkirch-Graffenstaden

La colonne est à l'entrée nord d'Illkirch-Graffenstaden, au carrefour dit de la Colonne, où se joignent la N 83 et la D 468.

Le monument, en grès rose, est d'une grande sobriété. Un dé suffit au soubassement. Il supporte directement le fût monolithique. Le chapiteau, plus campaniforme que dorique, est amorcé par deux astragales et surmonté d'une abaque assez plate.

Sur le fût, un large cartouche rectangulaire devait porter les inscriptions, qui ont été martelées2 ; elles étaient séparées par une baguette verticale ornée d'une petite palmette à chaque extrémité. Le dé du soubassement a été refait ; sur la partie ancienne, on lit encore les restes d'une inscription gravée :
AU P(...)

 

La colonne de Dorlisheim

La colonne de Dorlisheim

Située à l'entrée de Dorlisheim, la colonne se dressait au carrefour de la D 392, qui vient de Strasbourg par Altdorf, de la D 422, en provenance du Kronthal et de la N 4. Aujourd'hui, on l'a placée sur un terre plein, au milieu d'un rond-point.

La colonne repose sur un dé et une plinthe en léger retrait. La base est attique, le fût monolithique. Le chapiteau ionique se rapproche de celui de la colonne de Strasbourg. L'abaque, très plate, est surmontée d'un dé aux angles coupés ; chaque face porte un cadran solaire3.

Au tiers inférieur du fût, dans deux beaux cartouches séparés, comme sur les colonnes de Strasbourg et d'Illkirch, par une baguette verticale terminée par de petites palmettes, les inscriptions devaient être gravées sur des plaques de bronze.

 

L'obélisque de Vendenheim

L'obélisque de Vendenheim

En 1811, le préfet Lezay-Marnésia ordonna d'ériger un obélisque à chaque extrémité de la route de Strasbourg à Landau4. Celui de Vendenheim constitue la borne sud5.Il se dresse à Vendenheim, sur la N 83 (route de Brumath). L'ensemble est en grès. L'obélisque est posé sur un piédestal mouluré.

A mi-hauteur du monument, l'inscription6 est gravée dans un cartouche rectangulaire qui prend toute la largeur7 :
STRASSBURG
10,3 Km (flèche directionnelle vers le sud)
BRUMATH
(flèche directionnelle vers le nord) 6,7 Km .

 

La colonne d'Ostwald

La colonne d'Ostwald

Cette colonne est située à l'angle de la rue des Vosges et de la rue de Geispolsheim. Elle est assez particulière et, bien qu'elle soit mentionnée dans l'ouvrage de Yves Bonnel, il n'est pas certain, tant elle diffère des autres, qu'elle fasse partie de l'ensemble de Lezay-Marnésia. Dans un livre consacré à Ostwald, on lit en effet : La tradition orale veut que la colonne (...) rappelle la « Colonie »8. (...) Vers 1985, André Machi s'était souvenu que le socle de la colonne portait l'inscription suivante : « Ici commence le domaine de la colonie ». D'après lui, cette inscription aurait disparu pendant la Deuxième Guerre Mondiale, effacée par l'occupant (...). Une autre source avance la date de 1942 concernant l'effacement de cette inscription9.

L'ensemble fait environ 7 m de haut. Il est en grès jaune, sauf le chapiteau qui est en grès rose. Le piédestal massif repose sur une large assise. Il est terminé par une plinthe biseautée et incurvée. La base de la colonne se compose d'un tore surmonté d'une moulure en biseau. Le fût monolithique est divisé en trois parties : lisse en bas, à fines cannelures au milieu, à cannelures plus larges en haut. Le chapiteau proto-dorique comprend une astragale moulurée, un gorgerin nu et une échine en quart-de-rond ornée d'oves. L'abaque est faite de deux dalles plates, l'une nue, l'autre à moulure incurvée.

La partie lisse du fût porte un cartouche rectangulaire dont l'inscription gravée a été martelée. Il est situé très bas sur la colonne, et n'est à bonne hauteur que grâce à l'importante élévation du soubassement.

 

La colonne de Goetzenbruck

La colonne de Goetzenbruck.

Une colonne se dresse sur la route de Wingen à Bitche. Sur certaines cartes, elle est appelée Colonne de Wingen. Mais elle est bien sur le ban de Goetzenbruck, en Moselle, juste après la frontière actuelle avec le Bas-Rhin. Nous n'avons pas pu obtenir de renseignements à son sujet. Bernard Robin pense qu'elle date du Second Empire10. Elle déborderait donc quelque peu de notre sujet. Il se peut aussi que sous le Premier Empire, le département du Bas-Rhin ait débordé sur le territoire de la Moselle, de la même manière qu'il comportait une partie du Palatinat11.

Nous la mentionnons donc pour mémoire car il s'agit évidemment d'une colonne indicative, comme le montre sa situation. La route de Wingen à Bitche a été redressée récemment. Aussi la colonne est-elle aujourd'hui un peu en retrait.
Le fût est un monolithe de grès. Il est lisse, sans aucune inscription ni cartouche. La base n'est plus visible car le monument a été consolidé par du béton. La pièce de faîte comprend un tronçon du fût et un chapiteau assez fruste qui supporte un globe.

La colonne de Goetzenbruck. Le Chapiteau.

  • 1. Dans cette restructuration, le cimetière perdit aussi une partie de ses tombes en bordure de la route du Rhin.
  • 2. Sans doute par l'occupant allemand en 1940.
  • 3. Ce cadran solaire est vraisemblablement postérieur à l'érection de la colonne.
  • 4. Landau fut la limite nord du département du Bas-Rhin jusqu'en 1815.
  • 5. Celle du nord n'existe plus ou n'a jamais été élevée.
  • 6. Il est fort surprenant que le nom de Strasbourg soit en allemand.
  • 7. Il n'y a qu'un seul cartouche, contrairement à BONNEL, 1984, p. 14
  • 8. La Colonie était une ferme modèle qui fut exploitée à partir de 1840.
  • 9. Collectif, Ostwald, Illwickersheim, Zu Sankt Oswald, 1999, p. 110-111.
  • 10. ROBIN Bernard, Manteau de grès, dentelles de sapin, Promenades au Pays de Bitche et de Niederbronn au cœur des Vosges du Nord, Editions Serpenoise, 1992, p. 47.
  • 11. Quiconque serait susceptible de nous préciser ce point nous rendrait grand service.

Référence à citer

Marc Heilig, Colonnes indicatives du Premier Empire dans le Bas-Rhin, archeographe, 2018. https://archeographe.net/Colonnes-indicatives-du-Ie-Empire