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Le plan

Les constructeurs durent prendre en compte la pente du terrain vers le sud-est : l'aile nord de l'édifice est de 3,3 m plus élevée que celle du sud. Les salles s'adaptent donc à cette dénivellation. Ainsi, sur le plan ci-joint, il faut considérer que le point le plus haut était la salle qui a disparu, au dessus de la cave -1. Les salles 2, 3 et 4 sont étagées par rapport à ce point, d'un niveau chaque fois inférieur, jusqu'à atteindre le niveau le plus bas dans la salle 4.Les salles 6, 7 sont au même niveau que la salle supérieure, mais et l'ensemble 11-11' est en deux niveaux : jusqu'à l'angle nord-est, 11 est à la hauteur de la salle 7 ; 11' est au niveau inférieur de la villa. Celui-ci comprend les salles 4, 5, 8-10, 13-13', 14, et la cour 12. Des escaliers rattrapent ces différences. De la cour, on gagnait ainsi 1, la salle disparue, ainsi que 2, 6, 7 et 11 ; on descendait de même de 2 en 3, et de 11 en 11'.D'autre part, au nord de l'édifice, on a aménagé une construction pour le protéger de la poussée des terres. La villa comprend plusieurs ensembles ordonnés autour de la grande cour centrale 12 (20,5 x 10,5 m environ). Le principal semble être celui de l'angle nord-ouest. De la cour on gagnait la salle 1. Ce passage donne aussi sur la salle 2, dont la salle 3 est tributaire, et dessert la cage d'escalier qui mène à la cave. La salle 8 et ses annexes de service 13-13' et 9-10 forment un autre ensemble. Il serait tentent d'y associer la salle 5, mais la disparition des passages dans cette zone rend impossible de rétablir les circulations . L'aile ouest de la villa. Les salles de l'édifice laissent aisément percevoir leurs différentes fonctions. Celles du nord-ouest, de l'ouest et du sud étaient réservées à l'habitation. Elles sont pourvues d'un certain luxe : leurs sols sont en mortier ; leurs murs, soigneusement maçonnés et crépis, étaient peints.Même la cave -1, dans la partie nord-ouest du bâtiment, était dallée et ornée : les joints des murs et des pierres d'angle des niches et du soupirail étaient tirés au fer et relevés de peinture. Deux pièces bénéficiaient d'un chauffage par hypocauste. Celui de la salle allongée de l'aile sud, 8, était alimenté par un praefurnium situé au sud ; la salle 3 était chauffée grâce à une chambre de chauffe dans la salle 2. L'aile ouest de la villa.L'espace 11-11'. Les salles de service sont au nord et au nord-est. Les murs n'y sont pas crépités et les sols sont absents. Tout l'angle nord-est est occupé par un grand espace 11-11', divisé en deux parties de niveaux différents : on peut imaginer qu'on y entreposait ce qui était nécessaire au fonctionnement de la villa. L'espace 11-11'. A l'est, une annexe oblongue (14) comprend un foyer et une canalisation d'évacuation garnie de tuiles. On doit sans doute y voir la cuisine.Il ne nous reste qu'une partie de l'édifice principal de la villa ; son état de conservation est fort inégal et ne permet pas de déterminer où est l'entrée de l'édifice. Elle n'était certainement pas sur les côtés nord-ouest ou nord-est, qui sont bien conservés et ne montrent aucun accès de ce genre. On la verrait mieux sur le côté sud-ouest, peut-être par la salle 5. Un établissement de cette taille devait aussi avoir des bains, mais on ne saurait les situer nulle part.On ignore également comment le domaine se déployait au-delà de l'édifice. Vraisemblablement, une avant-cour s'étendait devant le côté sud-ouest. Les deux petites salles 13-13', au nord de 8, sont évidemment un rajout. Or on les a placées là, au détriment de la cour, sans doute parce qu'il y avait quelque chose qui empêchait qu'on les place au sud de 8. Les murs extérieurs de la salle 9, plus épais que les autres, semblent se poursuivre vers le sud. Peut-être faut-il y voir l'amorce d'un portique, bien que rien ne lui soit symétrique de l'autre côté. La pièce 14 semble elle aussi rajoutée, mais on peut supposer que cela est dû à l'état actuel du plan. D'autres salles, de ce côté, ont peut-être disparu. Une autre question se pose encore : y avait-il des portiques dans la cour ? Il ne le semble pas. On peut toutefois imaginer que, dans cette région pluvieuse, l'avancée des toits procurait un abri suffisant.

Référence à citer

Marc Heilig, La villa romaine de Bad Rappenau (Allemagne), archeographe, 2005. https://archeographe.net/La-villa-romaine-de-Bad-Rappenau