Traces des tourments de l'Histoire

Si la source romaine est exploitée à partir de l'empereur Vespasien (69 ap. J.-C.), les thermes de la place Marchi sont édifiés sous le règne des Antonins (Antonin le Pieux, 138 ap. J-C.), période prospère au vu des monnaies trouvées dans la source.

Après les Antonins, la dynastie sévérienne n'est pas représentée, excepté Géta (209 ap. J.-C.), à l'instar également des monnaies de la source, dont l'absence d'après Forrer témoigne d'une régression des bains. Confirmant toujours les observations faites d'après les monnaies trouvées par Roesslin, une reprise d'activité est attestée sur la palce Marchi par la présence de monnaies de Gallien (253 ap. J.-C.) et des empereurs gaulois. C'est de cette époque que l'on peut dater le second état des thermes. Une fouille conduite dans le secteur du presbytère protestant nous apporte une information complémentaire. Dans la couche d'incendie marquant l'abandon du site, nous avons découvert les éléments d'un coffre accompagné de trois monnaies, Antonin le Pieux (138-161), Elagabal (218-222) et Maximin Ie (235-238). Ces trouvailles, objets en bronze et monnaies, constituaient un ensemble homogène. On peut donc émettre l'hypothèse qu'après 238, on assiste à la destruction du site, au moins localement.Il ne semble pas y avoir de réoccupation postérieure. Or, vers 235, des traces de destruction, consécutives à l'anarchie militaire suivant le meurtre d'Alexandre Sévère, sont observées dans les principales agglomérations alsaciennes. En 244, une nouvelle incursion germanique a lieu. Ces observations de destruction au presbytère protestant peuvent-elles être liées à cette période de toubles, puisqu'il est probable que Niederbronn a subi le contrecoup de ces événements ? Ensuite, comme nous l'avons vu, s'amorce une reprise d'activité sous l'empereur Gallien (253 ap. J.-C.) et l'édification de l'état 2 des thermes de la place Marchi.