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La colonne de Bexbach

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La colonne de Bexbach fait partie d'un type de monument commun dans l'Est de la France et l'Allemagne rhénane. Jusqu'à présent, il ne semble pas qu'on ait retrouvé un de ces monuments entier, mais seulement des éléments. Plusieurs de ces colonnes ont été reconstituées, comme la colonne de Mayence, celle de Merten à Metz, et celle de Bexbach. Cela nous permet d'avoir une idée générale de ce monument.

 Ces colonnes reposent sur une stèle à quatre dieux, généralement Mercure, Junon, Minerve et Hercule, qui est parfois remplacé par une inscription. Au sommet figure toujours un groupe sculpté: un cavalier barbu terrasse un monstre dont les jambes sont souvent en forme de serpent, ce qui lui a donné le nom de géant anguipède. Le combat des dieux et des géants est un poncif de la mythologie et de l'art gréco-romain. La civilisation gallo-romaine se l'est approprié en y associant, comme souvent, des éléments de la culture celte. Le cavalier représente Jupiter. De nombreuses inscriptions l'affirment : IOM est en effet l'abréviation de IVPITER OPTIMVS MAXIMVS ; le dieu brandissait aussi un objet que plusieurs découvertes permettent de définir comme un foudre de bronze. Ce Jupiter est cependant une transposition qui associe le Taranis celte au Jupiter romain. Le géant a suscité bien des interprétations. Son caractère anguipède en fait une créature chtonnienne. On peut ainsi accepter que le groupe symbolise la victoire de la lumière céleste sur l'ombre du monde souterrain, de l'ordre sur le chaos, de la prospérité sur la stérilité. Cela fait partie de la propagande romaine, un trait particulier de l'Empire que l'on suit, sous diverses formes, depuis l'empereur Auguste.

Référence à citer

Marc Heilig, La colonne de Bexbach, archeographe, 2002. https://archeographe.net/La-colonne-de-Bexbach