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Les parties supérieures de la colonne. Essai de datation des divers éléments.

Cette stèle supporte un cylindre couronné de moulures. Sept divinités sont représentées autour de Jupiter dans des niches, au dessus desquelles court un bandeau dont les motifs sont très émoussés. Jupiter est assis sur un trône (voir logo de cet article), mais tous les autres sont debout.

Se suivent Jupiter, une femme drapée, une femme tenant un objet ovale et dont la draperie ne couvre que les jambes, un homme jeune et barbu en tunique, une femme drapée, un homme âgé, barbu, en tunique et coiffé d'un bonnet, une femme drapée et un jeune homme nu. Il est difficile de les identifier. On pense qu'il s'agit des jours. La femme au vêtement tombant pourrait alors être Vénus, et tiendrait un miroir, l'homme jeune en tunique serait Mars, le vieil homme barbu Saturne, le jeune homme nu Mercure ou Apollon. Cela n'est pourtant pas satisfaisant. Il y a huit figures, elles ne suivent pas l'ordre des jours, l'identification des femmes drapées reste obscure et il manque Diane et Apollon ou Mercure. La pierre est de piètre qualité et le travail médiocre.

Au dessus se dresse la colonne. Elle comporte une base composée d'une scotie entre deux tores. Le fût est fortement galbé. Sa moitié inférieure est couverte d'écailles que termine une frise de lauriers. La moitié supérieure est ornée d'une scène de vendanges en bas-relief : des amours et des animaux cueillent de lourdes grappes au milieu des pampres de vigne. Le fût se termine par un anneau. Le chapiteau est corinthien ; au centre de chaque côté est figuré le visage d'une des quatre saisons.

Enfin, au sommet, est représenté le groupe de Jupiter et du géant. Le dieu barbu est à cheval, la cape au vent ; il brandit son foudre et terrasse le monstre. Les sabots de sa monture reposent sur les épaules du monstre.

Les divers éléments de cette colonne appartiennent à des époques différentes. La stèle aux quatre dieux et la scène de la colonne, par leur aspect serein et le goût du pittoresque dont elles témoignent, pourraient dater du IIe s. ap. J.-C. Le groupe du Jupiter et du géant ont un aspect beaucoup plus tourmenté. Il faudrait les placer après le repère stylistique que constituent les reliefs de la Colonne de Marc-Aurèle, au IIIe s. peut-être. La suite des huit divinités est plus difficile à dater car elle est d'un travail plus fruste, celui d'un sculpteur du crû qui interprète des éléments romains.

Référence à citer

Marc Heilig, La colonne de Bexbach, archeographe, 2002. https://archeographe.net/La-colonne-de-Bexbach