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L'affleurement de roches volcaniques exploité

Le gîte de matières premières se situe au-dessus d'un versant en pente assez raide (20 à 25 °), à la faveur d'un replat sur une lentille compacte de rhyolites siliceuses claires, où la roche affleure en gerbes avec des prismes de débit subvertical. Cet affleurement, rafraîchi à la faveur de l'entretien du sentier forestier qui le traverse, arbore un profil en saillie bien marqué par un promontoire à petit replat sommital dominant le talweg du ruisseau du Nideckbach d'une quinzaine de mètres. On note un rétrécissement concomitant du vallon du Nideck au niveau de cette venue de laves émises. Ce sont des rhyolites homogènes d'allure fluidale, compactes et pétrosiliceuses, à enclaves et phénocristaux altérés, dans un fond pâteux recristallisé. Cette roche est lithologiquement bien plus dure et cassante que la roche encaissante, sa structure fluidale souvent visible à l'œil nu, et sa texture microlitique porphyrique sont caractéristiques de cette série volcanique acide du "Permien du Nideck". <small>Front d'affleurement des rhyolites beige crème hyper-acides à Nideck Kleineck, sous couvert forestier, depuis le sentier d'accès au site. A cet endroit, la coulée est circonscrite vers le ruisseau du Nideckbach 15 mètres en contrebas, elle montre un versant bombé assez raide et un pendage géologique à flexure, ayant une pente à profil en forme de dôme.</small>
La venue principale de rhyolites claires, exploitée pour le débitage, forme une coulée en relief (roche dure en saillie), perpendiculaire au versant naturel. Elle est large de 15 m à 20 m, et longue de 40 m à 50 m, et est insérée au sein des formations encaissantes d'ignimbrites rhyolitiques, tufs, cinérites et brèches volcaniques diverses non expoitées par les hommes préhistoriques pour cause de piètre aptitude (trop peu siliceuses, trop hétérogènes, trop tendres).Tantôt rouges (hématisées, présence de fer) de faciès porphyre amarante, ou blanches à gris beige (feldspaths dissous), à enclaves brunes leur donnant un faux air de nougat, les matières premières aptes au débitage par percussion furent exploitées en surface par les néandertaliens. Ces rhyolites ont une cassure esquilleuse, courbe à conchoïdale, avec individualisation d'arêtes vives naturellement bien marquées. Les exploitations préhistoriques de Kleineck principalement situées sur le toit de la nappe rhyolitique claire se poursuivent dans la pente jusqu'au ruisseau sur la surface correspondant au gîte en affleurement. Ce toit se présente en surface sous forme de petits bancs réguliers de 1 à 2 m de puissance à débit décimétrique souvent souligné par des diaclases parallèles. Ce débit partage les affleurements rocheux en parallélépipèdes ou en prismes irréguliers épais de 5 à 20 cm et à faces planes montrant de légères ondulations ou cannelures d'écoulement. Le sens des plans de fissuration des blocs et le débit prismatique des gerbes rocheuses sont liés au refroidissement des formations volcaniques effusives rhyolitiques lors de leur mise en place (fentes de retrait, cannelures) et par la dynamique d'une mise en place par écoulement sur versant (ondulations, fluidalité). <small>Les formations de rhyolites hyper-acides, contrairement aux ignimbrites et tufs trop hétérométriques et trop peu siliceux, ont particulièrement intéressé les hommes préhistoriques, d'une part pour leur bonne aptitude à la taille, d'autre part pour leur module facilement exploitable dû au diaclasage tridirectionnel de la roche, mais encore par une bonne accessibilité des affleurements en gerbe à blocs facilement désolidarisables de l'affleurement.
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