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Un peu d'histoire…

Le château fut construit en 1713 par le conseiller secrétaire du Roi Charles Joseph de Courcelles (+ 1712). Château et parc furent vendus en 1748 à Mathurin Antoine Goussaud, seigneur de Villers-Laquenexy, par Anne Barbe de Courcelles, veuve d'Arnold de Ville, baron libre du Saint-Empire. Le domaine fut ensuite revendu aux Chastel de Villemont (1762), aux Lecomte d'Humbepaire (1776), et aux Michelet, seigneurs de Vatimont (1781)1.Le domaine passe ensuite à la famille Baudinet de Courcelles2, et le reste jusqu'en 1949. Elle est fort ancienne et bien connue en Lorraine. Son origine se trouve dans la région de Nancy. Ses armoiries lui furent données par François Ie. Le titre complet est de Baudinet, baron de Courcelles, seigneur de Bémont et de Flin3.
Pierre Charles Baudinet de Courcelles acheta le château en 18024. Ce capitaine du régiment du Bourbonnais, né à Metz en 1757, était le fils du seigneur de Courcelles, en Meurthe et Moselle. Après avoir participé aux campagnes d'Amérique de 1781-1784 et de 1792-1794, il se retira dans sa ville natale, où il possédait déjà un hôtel particulier, en face de l'Esplanade.
Son fils, Victor de Courcelles, sorti sous-lieutenant au 3e Cuirassiers de l'Ecole de Cavalerie de St-Germain-en-Laye, participa aux campagnes de la fin du Ie Empire et fut blessé à Waterloo en 1815. Il quitta l'armée et revint vers 1828 à Montigny, où il fut maire plusieurs fois5. Il mourut dans un accident en 18556. Son fils, Gustave de Courcelles ne put exercer aucune fonction à Montigny, devenue allemande après 1870, car il était militaire français.
Henri de Courcelles, fils de Gustave, né à Montigny en 1868, embrassa lui aussi la carrière militaire, dans le régiment du 6e Cuirassiers. Il hérita du château sans pouvoir d'abord en profiter, pour la même raison que son père. Il dut démissionner afin de s'en occuper, mais il reprit volontairement du service en 1914, bien qu'il eût dépassé la limite d'âge pour porter les armes. Il retrouva son bien en 1918, lorsque la région revint dans le giron de la France. Henri de Courcelles céda sa propriété à la ville de Montigny en 1949. La municipalité envisagea plusieurs destinations pour le bâtiment : maison de retraite, restaurant... On pensa même le démolir. Le parc fut finalement loti en partie et l'édifice resta inoccupé. Le site est classé depuis 1950.

  • 1. de SALANCY (J.), Le guide des châteaux de France, Moselle, 1981, p. 104.
  • 2. La famille Baudinet de Courcelles est sans lien de parenté avec celle du constructeur du château.
  • 3. Un bon nombre des renseignements qui ont servi à rédiger cet article nous ont été fournis par les Causeries sur le passé de Montigny-lès-Metz d'Albert Bosch. Ces chroniques ont été publiées entre avril 1949 et novembre 1959 dans La Paroisse Lorraine Montigny-Saint-Joseph. Elles ont été réunies en un volume par des membres de l'association Montigny autrefois dont vous trouverez les coordonnées dans la rubrique Liens d'archeographe.
  • 4. Il existe un doute quant à la date de cet achat. L'année 1802 est donnée par J. de Salancy et reprise par le dossier de presse municipal. Albert Bosch mentionnait l'année 1815. Toute personne qui pourrait nous aider à définir clairement cette date serait la bienvenue.
  • 5. Lors de la construction des lignes de chemin de fer de Frouard à Forbach et de Metz à Thionville(1847-52), il obtint de la Compagnie des Chemins de Fer de l'Est la construction d'une fontaine publique en bas de la place St-Victor car la tranchée coupait l'approvisionnement en eau de la ville. Ce monument, qui comprenait lavoir et abreuvoir, fut retiré en 1905 lorsqu'on installa le réseau de conduites d'eau.
  • 6. Le cheval de sa voiture s'emballa avenue Serpenoise (aujourd'hui avenue Jean XIII), s'engouffra sous la voûte de l'ancienne Porte Serpenoise et se fracassa contre le mur.

Référence à citer

Marc Heilig, Rénovation du Château de Courcelles, à Montigny-lès-Metz (57), archeographe, 2005. https://archeographe.net/Renovation-du-Chateau-de