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Le château

Le bâtiment a l'élégance d'une maison de maître du XVIIIe s. La façade principale comprend un corps central flanqué de deux ailes ; les angles intérieurs sont adoucis par des balcons sur niches animées par des statues à l'antique, Flore à gauche et Apollon1 à droite. Statue de Flore.Statue d'Apollon. Il n'y a qu'un étage, surmonté d'un niveau de mansardes. Le toit est en ardoises. Sur la façade arrière, deux petites avancées correspondent aux ailes de l'avant. L'ensemble présente un aspect bien ordonné des deux côtés, qui est dû aux correspondances des baies entre elles ou avec des éléments du bâti. : sur la façade avant, avec 5 baies au rez-de-chaussée, 9 à l'étage et 6 mansardes ; à l'arrière, 9 baies au rez-de-chaussée, 9 à l'étage et 5 mansardes. Ainsi, les deux façades sont traitées différemment, tout en gardant une ordonnance satisfaisante à l'œil. La façade arrière du château. Tous les encadrements sont de la belle et chaude pierre de Jaumont, caractéristique de l'architecture messine au XVIIIe s. La décoration reste très sobre et élégante. Elle se concentre sur les encadrements des portes et des mansardes aux belles volutes. Les portes principales sont cintrées et surmontées d'un larmier sans gouttes. Sur la façade avant, le linteau est orné d'une guirlande droite. La clef de celui de la façade arrière est ouvragée et porte deux écussons ovales sans inscription ; de part et d'autre court une guirlande ondulée. Les fenêtres sont traitées plus sobrement, avec un encadrement neutre et un linteau droit, où seule la clef ressort légèrement. Des deux côtés, le rez-de-chaussée s'ouvre de plain pied par la porte centrale. L'aménagement intérieur est simple et lumineux. La porte d'entrée, au centre du corps principal, est encadrée de deux fenêtres de chaque côté ; elle donne sur un grand salon doublé d'une pièce carrée de part et d'autre. Les baies, qui se répètent sur la façade arrière, inondent cet ensemble de lumière. Des salles carrées, on passe dans les ailes : chacune est divisée en trois espaces et comprend une cage d'escalier. L'escalier de gauche est à rampes alternatives, mais celui de droite déroule ses marches le long d'une superbe rampe en fer forgé. L'étage reprend les mêmes divisions, auxquelles s'ajoutent les balcons sur niche. La décoration intérieure était luxueuse et raffinée, avec ses boiseries, ses moulures de plafond et ses peintures.Nous avons le souvenir de fêtes qui se déroulèrent au château. Celle du 1e septembre 1744 fut célébrée par les Mousquetaires Noirs à l'occasion de la guérison de Louis XV, tombé gravement malade lors de son séjour à Metz : Sur les huit heures du soir, on a allumé un grand et beau feu de joie. (...) Six canons annonçaient et répétaient à la ville de Metz et à tous les environs que la joie régnait à Montigny. (...) Quatre tables de cent couverts au moins ont été servies. (...) Les vins les plus délicats y coulaient. (...) Une musique excellente assaisonnait les uns et les autres. (...) La santé du Roi ne saurait être oubliée, elle a été portée et bue plusieurs fois.. Plus tard, en juin 1832, Victor de Courcelles reçut au château pour un court moment Louis-Philippe et sa suite, qu'un orage avait surpris entre Metz et Montigny.

Le restauration du château

En 2002, la municipalité décida de réhabiliter le château de Courcelles, avec le soutien du Conseil Général de la Moselle dans le cadre de la politique départementale d'aménagement urbain. Les travaux débutèrent en octobre 2003. Ils ont respecté le caractères du XVIIIe siècle de l'édifice, tout en lui donnant des conditions d'accueil très contemporaines. Il doit en effet compléter la salle d'exposition Europa, construite dans le parc en 1966. On y donnera des spectacles et des expositions ; on y louera aussi des salles pour diverses réunions et des mariages.

L'architecte Christian François, après une phase de relevés du bâtiment, a fait effectuer des sondages pour révéler les différentes couches historiques. Parallèlement, il a entrepris une recherche des actes notariés2.
L'entreprise Eschlimann, de Fégersheim (Bas-Rhin), qui s'est fait une large renommée dans la restauration à partir de techniques anciennes, se chargea des rosaces, des boiseries et des peintures : le grand salon de l'étage a ainsi retrouvé l'aspect prestigieux qu'il avait au XIXe s. De même, les parquets à bâtons rompus, posés sur des lambourdes noyées dans du plâtre et de la chaux, furent restaurés à l'identique. Il fallait aussi, tout en respectant l'histoire et le caractère de l'édifice, l'adapter aux normes d'hygiène et de sécurité actuelles.
Le bureau de coordination Hervé Costet supervisa l'ensemble des travaux. La fin de la restauration a été officiellement inaugurée le 27 mai 2005 par M. Jean-Luc Bohl, Maire de Montigny-lès-Metz et Conseiller Général de la Moselle, et par Philippe Leroy, Président du Conseil Général.

  • 1. Il n'est pas certain qu'il s'agisse d'Apollon : l'apparence du personnage correspond assez au dieu, mais les attributs et l'enfant qui est derrière en feraient douter.
  • 2. L'un d'eux, daté de 1791, donnait d'importantes indications sur les lieux qui permirent, par exemple, de s'assurer que les fenêtres du salon avaient de grands carreaux dès l'origine.[/fn.Commença un minutieux travail de restauration des portes, cimaises, corniches... Le bâti fut confié aux tailleurs de pierre de l'entreprise Chanzy & Pardoux : ils déposèrent les pierres de Jaumont qui avaient souffert du temps et en relevèrent les formes pour en tailler des répliques manuellement. Leur travail minutieux apparaît clairement dans les ébrasements des fenêtres, qui sont en gypse massifLa pierre de gypse est très rarement utilisée à cet endroit.

Référence à citer

Marc Heilig, Rénovation du Château de Courcelles, à Montigny-lès-Metz (57), archeographe, 2005. https://archeographe.net/Renovation-du-Chateau-de