Vous êtes ici
Objets cérémoniels – Autres objets.
Cette série de statuettes de “ jumeaux éwé ”, a été collectée en 1958 par le Père Ugo Bosetti à Kuwé au Togo. On les appelle “ vénaviwo ”, ou “ ouatchis ” chez les Gê d'Anécho. Traditionnellement, les jumeaux sont sensés être investis d'un “ esprit double ”. C'est toujours un peu inquiétant, surtout si l'un des jumeaux est décédé. Le survivant continue à bénéficier des pouvoirs de celui qui est mort. Ces statuettes sont des statuettes d'ancêtres. Dans la mesure où il est possible à un ancêtre de se réincarner, nous sommes toujours dans une logique de gémellité.
En 1940, il y eut de gros problèmes à ce sujet au Togo. La France, qui, après le départ des Allemands, imposait l'ordre républicain, ne comprenait pas très bien ces liens qui lient les vivants aux morts. Les Ewé résidant au Ghana aussi bien qu'au Togo, les ancêtres se répartissaient des deux côtés de la frontière. Cela provoquait des déplacements importants pour les funérailles et autres fêtes de famille, au point que certains ont envisagé la réunification du peuple éwé.
On est allé, en faisant une mauvaise interprétation de la pratique des sacrifices en l'honneur des défunts, jusqu'à croire qu'il s'agissait de cannibalisme, de “ mangeurs d'âmes ”… Tout cela est de la vieille histoire, bien entendu .Archeographe a déjà publié un article de Jacques Varoqui sur ce sujet.[Varoqui->59] Au Burkina Faso, cette statuette mossi, aux formes suggestives, est une sorte d'embryon en bois. Les femmes stériles le mettent dans le pagne qu'elle roulent autour de la taille. Cette poupée est censée, par une sorte de télépathie, donner au ventre l'envie d'avoir un bébé. Cette statuette éwé, du Togo, est la représentation d'un ancêtre bénéfique. Elle porte une clochette pour qu'on l'appelle et qu'elle guérisse les maux de gorge, des articulations et sans doute toutes les maladies. Cette statuette ashanti, du Ghana, est une représentation muselée d'un ancêtre auquel on interdit toute communication. Chargée de produits suspects dans le dos et sur le ventre, elle est entourée d'un filet de pêche et munie d'un cadenas. Pour la calmer, on a fait sur elle des offrandes de sang et de plumes de poulet. Ces deux petits paniers avec leur couvercle contiennent à leur tour deux paniers plus petits, avec une amulette “ maraboutique ” (petit sachet en cuir), du crin de cheval, des cauris (coquillages), une noix de karité liée avec du fil de coton (signe d'interdit), deux bagues en argent monétaire. Ces paniers sont en usage chez les sénoufo-sandogo. Les sandogo sont une confrérie à majorité féminine qui gère les forces occultes. Détenus à domicile, ils permettent, lorsqu'on les ouvre, d'entrer en communication avec de puissants génies tutélaires auxquels on est spécialement voué par une initiation. Toile peinte du village de Fakaha, dans la région de Korhogo, chez les Nafara-Sénoufo de Côte d'Ivoire. Illustration moderne du tohu-bohu primordial qui a précédé l'avènement de l'être humain et nécessité la spécification des espèces vivantes. Dans ce processus, le masque gboniugo, au centre, est un partenaire antique qui crache le feu pour faire régner l'ordre du bien. Il ressemble à un cynocéphale, le singe à face de chien. C'est un chasseur de génies malfaisants. Autour de lui la nature est luxuriante. En complément, voir l'article de Basil Soyoye sur archeographe. Il est illustré d'objets cérémoniels de l'Espace Africain.