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Roches gravées
Les roches gravées du Galion sont distribuées sur près de 420 m (Figure 2). Les Blocs 2 et 3, séparés de 6 m seulement, et les rochers qui leur sont associés, forment un ensemble qui pourrait avoir été aménagé par l’homme. Cette possibilité ne doit pas nous étonner outre mesure : après tout, à Montravail et sur le site d’art rupestre de la propriété Derussy, en Guadeloupe 1, des rochers semblent avoir été déplacés par l’homme. D’après Jönsson Marquet2, le Bloc 4 du Galion se trouvait à proximité des Blocs 2 et 3, mais il n’a pu être localisé lors de l’opération de 2015.
Les roches ornées sont en andésite, et les pétroglyphes y ont été tracés, principalement, par la technique du piquetage. Leur iconographie est très détériorée (Figure 3). Les motifs que l’on y observe sont surtout géométriques, mais comprennent aussi des visages (Figures 4, 5). Sur un plan général, le style très abstrait de l’art rupestre du Galion est inhabituel dans les Petites Antilles3. Néanmoins, les visages schématiques sont très répandus dans les gravures et peintures rupestres de la région4. Le thème de l’être à la bouche en trident, qui apparaît sur les Blocs 2 et 3 du Galion (Figure 4), est également représenté sur une des roches gravées de Montravail, alors qu’on ne le connaît nulle part ailleurs dans l’art rupestre antillais5. D’autre part, Jönsson Marquet6 a établi des comparaisons entre l’iconographie du Galion et celle de la céramique Saladoïde-Barrancoïde (350-700 après J.-C.).
Légendes des illustrations :
Figure 3 : Blocs 1, 2, 3 et 5 du Galion. Photos : Opération de contextualisation de l’art rupestre amérindien de la Martinique, 2015.
Figure 4 : Bloc 1 du Galion (hauteur : 1,60 m). Dessin : Philippe Costa (Opération de contextualisation de l’art rupestre amérindien de la Martinique, 2015).
Figure 5 : Bloc 2 du Galion (hauteur : 2,30 m). Dessin : Philippe Costa (Opération de contextualisation de l’art rupestre amérindien de la Martinique, 2015).