Vous êtes ici
La Lanterne du Bon Dieu
La cathédrale de Metz est comme l'aboutissement ultime du système de l'architecture gothique : grâce au module composé de la croisée d'ogives, de ses supports et de ses contreforts, on peut, en théorie, supprimer la maçonnerie des murs et la remplacer par des fenêtres. Il est difficile d'aller au delà que ce qui s'est fait ici. L'édifice conçu par Pierre Perrat mérite amplement son surnom de Lanterne du Bon Dieu car il est d'une grande audace, non seulement par la hauteur des voûtes, qui s'élèvent à 41,41 m1 du sol, mais aussi par l'étendue des verrières. Celles-ci font 6 500 m² et constituent le plus vaste ensemble gothique d'Europe. Les façades de la nef et du transept sont presque entièrement à jour, surtout si l'on considère que le projet initial, du fait de la réunion des deux églises2, ne comprenait pas de portail et que le mur de la nef, sous la rose, était pourvu de vitraux jusqu'au soubassement, comme on peut le voir au transept de nos jours.
Des maîtres verriers de grand renom ont paré cette cathédrale de vitraux magnifiques : Hermann Munster pour la nef et la grande rose, Théobald de Lixheim et Valentin Bousch au transept. Leur œuvre fut complétée plus tard, en parfait respect de leurs conceptions. On installa, au cours du XIXe, des vitraux en harmonie avec ceux de la période gothique ; ils furent réalisés par l'École de Metz sous la direction de Laurent-Charles Maréchal. Enfin, après la Seconde Guerre mondiale, on fit appel à des artistes exceptionnels pour remplacer certains vitraux disparus durant le conflit : Jacques Villon à la chapelle du Saint-Sacrement, Marc Chagall au déambulatoire nord et Roger Bissière pour les les tympans nord et sud. La cathédrale St-Étienne est ainsi l'expression dans la pierre d'une foi lumineuse. Le visiteur, s'il sait ouvrir son cœur et son esprit, peut y vivre l'émotion d'un élan vers le mystère du Divin.
