De la diligence à l'avion

Les hommes se sont toujours beaucoup déplacés1. Toutes sortes de gens, par toutes sortes de moyens et pour toutes sortes de raisons, qui vont du simple gagne-pain à l’agrément le plus sophistiqué… Cette propension au voyage a fait naître des besoins et des habitudes que des corps de métier spécialisés ont cherché à satisfaire. Les unes et les autres ont évolué au cours des siècles. On ne voyageait pas jadis comme nous le faisons de nos jours…

À l’époque des diligences, on plaçait les bagages volumineux sur la galerie, où ils étaient soumis aux intempéries. Aussi les malles étaient-elles revêtues de toile bitumée2 et avaient un couvercle bombé sur lequel la pluie pouvait ruisseler. Les professions liées au voyage évoluèrent avec les progrès des transports3 et les bagages suivirent eux aussi ces changements. Le train, notamment, améliora beaucoup les choses : les malles, maintenant entreposées dans des wagons couverts, adoptèrent une surface plane qui permettait de les empiler en bon ordre. Le monde de l’aviation est plus remarquable encore à cet égard : dès les années 1920, les bagages voyagent dans la soute ; en cabine, ils sont limités à de petites valises. Les compagnies aériennes ont longtemps offert à leurs clients de jolies trousses estampillées de leur logo ; le musée en présente un bel assortiment.



• 1. Le musée de Haguenau s’intéresse avant tout aux trois derniers siècles mais, bien sûr, on voyageait aussi beaucoup à l’époque romaine, au Moyen-Âge et à la Renaissance.
• 2. Cette toile imperméabilisée remplaça le cuir, qui présentait l’inconvénient de se détériorer et de sentir mauvais sous l’action des intempéries.
• 3. Les compagnies de tourisme, par exemple, habillèrent leurs agents de costumes à leur griffe et la mode façonna ceux des stewards et des hôtesses de l’air.