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L'aqueduc entre Jouy-aux-Arches et Metz
A la sortie du bassin de réception, la conduite redevient souterraine1. Elle longe d'abord à peu près la Moselle, selon une direction nord-est, à mi-pente du massif boisé des Six Cantons ; elle suit la déclivité du terrain, avec une pente de de 0,92 m/km qu'elle conservera jusqu'au château d'eau de Divodurum. On l'a reconnue jadis près de la ferme d'Orly, au débouché du bois.
La conduite s'infléchit ensuite vers l'est2, traverse la piste de l'aérodrome de Frescaty3 en son milieu, puis les bâtiments de la base, et rejoint la RD 5 4, l'ancienne voie romaine de Metz à Toul.L'aqueduc faisait alors un coude prononcé vers le nord et suivait cette voie qui pénétrait dans la ville5. Il se peut qu'il ait été alors supporté par une substruction maçonnée6.Quoiqu'il en soit, à partir du pont de chemin de fer de la rue Franiatte, et jusqu'à la fin, l'aqueduc était aérien et placé sur des piles7. Il gagnait ainsi l'actuelle place Philippe de Vigneulles, au bord du plateau qui surplombe le Sablon8. Le trajet de l'aqueduc est ensuite moins bien connu et permet plusieurs hypothèse parmi lesquelles il n'est pas aisé de trancher.
- 1. On la perd peu après sa sortie du bassin car elle est coupée par le chemin qui monte au sommet de la colline. Ses caractéristiques ont été décrites plus haut.
- 2. On passe maintenant sur la carte IGN 3413 O Metz.
- 3. L'aménagement d'un champ de tir et d'un champ de manœuvre à Frescaty, et aujourd'hui de l'aérodrome militaire, ont complètement bouleversé le terrain. Auparavant, de nombreux débris de tuiles et de maçonnerie avaient permis de reconnaître le tracé de l'aqueduc vers l'est.
- 4. A peu près à la hauteur de la gare d'Augny.
- 5. La RD 5 devient la rue Franiatte en entrant à Montigny-lès-Metz, la rue du XXe Corps Américain lorsqu'elle passe sur le ban de Metz, la rue de Verdun ensuite. Albert Grenier parle d'une dépression de terrain et de légères ondulations, mais le terrain suit une pente continue, bien que faible, jusqu'à la place Philippe de Vigneulles.
- 6. Il n'en reste aucune trace aujourd'hui. Albert Grenier mentionne toutefois qu'aux abords de Saint-Privat avait été remarquée une série de pilastres dont les restes ont servi à la réfection de la route de Metz à Cheminot. Cette substruction aurait eu une certaine hauteur. Cette façon de supporter un aqueduc est connue ailleurs : celui qui conduisait les eaux de Kuttolsheim à Strasbourg-Argentorate se présentait vraisemblablement ainsi.
- 7. Elles ont complètement disparu mais Victor Simon a décrit une succession de piles distantes de 3,17 m, de forme rectangulaire (2,50 x 1,80 m à la base), s'amenuisant progressivement par ressauts comme à Jouy. On les connaissait d'ailleurs, puisqu'un plan de Metz daté de 1550 en montrait encore une arcade complète. R. Jolin mentionne encore des vestiges de piles place St Jacques.
- 8. A cet endroit avait été construit en 1791 le fortin dit de la Lunette d'Arçon, détruit après 1870. Entre le Sablon et Montigny, région occupée à présent par les voies de chemin de fer, les trouvailles ont été nombreuses : une vaste nécropole romaine, et plusieurs sanctuaires, dont le plus important est celui d'Icovellauna. La place Philippe de Vigneulles, aujourd'hui encore, surplombe une dépression où l'on avait implanté une partie de la ville romaine et l'amphithéâtre.