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Les bas-reliefs de la frise

La frise a un développement de 10,75 m. D'une manière générale, ses bas-reliefs illustrent la signature du traité. M. Julius Cottius, fils du roi Donnus, est entouré de ses deux fils, des représentants des quatorze cités mentionnées dans l'inscription et d'une partie de son armée. La même scène se répète sur chaque face et son opposée : ainsi, un tableau est reproduit à l'est à l'ouest, et un autre au nord et au sud.

1a- Les faces est et ouest

On ne peut accéder à ces faces, mais elles sont décrites par Espérandieu, qui en donne des photos.

L'Arc d'Auguste (face ouest).

La face ouest représente deux personnages assis au centre sur des chaises curules, de part et d'autre d'une table ; derrière celle-ci, un troisième personnage se tient debout, figuré de face. La composition de la scène est quasi identique à gauche et à droite de ce groupe central. Les représentants des cités s'en approchent, la plupart avec des tablettes et des rouleaux. Au delà, un fonctionnaire, assis de face devant une table, distribue vraisemblablement les rouleaux de latinité aux nouveaux membres de l'Empire. Aux angles, la scène est complétée par des licteurs avec leurs faisceaux.

L'Arc d'Auguste (face ouest).

La face orientale reprenait probablement la même scène. Les sculptures en ont disparu, à l'exception de deux figures près de l'angle nord-est.

L'Arc d'Auguste (face est).

1b- Les bas-reliefs des faces nord et sud

La frise nord (partie droite). La frise nord (partie centrale). La frise nord (partie gauche).

Les bas-reliefs des faces nord et sud offrent eux aussi de grandes similitudes. Ils représentent une lustration pour les troupes de Cottius et le suovetaurile qui l'accompagne et scelle le traité. De part et d'autre d'un autel, Cottius et Auguste s'apprêtent à accomplir ce sacrifice d'un taureau, d'un bélier et d'un porc. Derrière ces deux personnages, à gauche et à droite, les victimaires conduisent les animaux. Des licteurs assistent à la cérémonie, reconnaissables à leurs faisceaux, ainsi que les troupes : joueurs de cor et de trompette, cavaliers et fantassins. Les différences entre les deux scènes tiennent à peu de chose. On remarque essentiellement, à chaque extrémité de la frise sud, la présence des Dioscures, chacun tenant son cheval par la bride ; ils sont absents de la frise nord. Sur celle-ci, il n'y en a que trois victimes au lieu de quatre sur la frise sud.

La frise sud (partie droite). La frise sud (partie centrale). La frise sud (partie gauche).

Ces bas-reliefs sont l'oeuvre d'artisans indigènes. On y remarque certaines maladresses. Les sculpteurs reprennent ainsi certains des acteurs, comme les musiciens.

Licteurs et joueurs de cor.

On sent aussi qu'il leur était difficile de représenter des figures de face car les rares exemples sont identiques. Les figures humaines souffrent de bien des erreurs : par exemple, le haut du corps du victimaire, derrière le bélier de la frise nord, ne correspond pas à ses membres inférieurs.

L'énorme porc de la frise nord.

Elles respectent cependant les proportions générales de la composition. Ce n'est pas le cas des animaux, qui ont visiblement troublé les sculpteurs. Les porcs, en particulier, sont beaucoup trop grands.Le seul élément végétal, dans la partie droite de la face nord, est représenté de façon si malhabile qu'on ne saurait le définir vraiment. Il est dans la scène comme une intrusion dépourvue de sens.

La plante, devant le bélier de la face nord.

Par ailleurs, la composition des scènes reste assez conventionnelle. Non seulement elles se répètent, de façon fort semblable, sur les petits côtés d'une part et sur les grands d'autre part, mais elles s'ordonnent aussi selon une symétrie un peu lassante de part et d'autre d'un groupe central.

Cottius et Auguste devant l'autel.

Fantassins.

Joueurs de cor.

Les sculpteurs ont su néanmoins réaliser une oeuvre savoureuse. Ils multiplient les précisions de détails, dans les costumes et les armes en particulier ; ils rompent l'ordonnance un peu figée de ces scènes officielles en les animant par des figures qui regardent en arrière, ou en donnant à certains des acteurs une posture pittoresque.

Exemple de la variété des postures des personnages.

Victimaires conduisant le taureau.

Les victimaires en sont le meilleur exemple. Sur la face sud, l'un d'eux, armé du maillet qui lui servira pour assommer la victime, tient le taureau de gauche par l'oreille, tandis qu'un autre, la hache sur l'épaule, le pousse par derrière. Un autre victimaire tient le porc par la tête et par la queue. Les mêmes observations peuvent être faites sur la face nord.

Victimaires et taureau.