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La chapelle Ste Catherine

De l’extrémité de la colline on jouit d’un magnifique panorama sur la vallée de la Rosselle en contrebas et l’on comprend tout l’intérêt stratégique de l’emplacement du Ritterburg car la route de Metz à Sarrebruck longe la rivière. C’était, depuis longtemps, un axe de grande importance pour l’Évêché de Metz.

 

Toutefois, l’édifice érigé en bordure du plateau n’est pas la chapelle castrale ; celle-ci se trouvait certainement dans le corps de logis du château. La chapelle Ste Catherine fut édifiée entre 1250 et 1270 par le chevalier Simon de Hombourg pour son usage privé. A la fin du XVIIe s., elle était en ruines. Un donateur, du nom de Jean-Pierre Schwartz, offrit en 1706 de quoi la reconstruire. Sous la direction du doyen du chapitre, la chapelle Ste Catherine put ainsi retrouver son aspect originel. Le donateur se fit ensuite ermite et occupa la crypte, ainsi qu’un bâtiment qu’on avait accolé au nord1.

 

De 1897 à 1900, pendant l’Annexion, l’architecte diocésain Paul Tornow entreprit une restauration qui modifia considérablement le bâtiment2, notamment la toiture. La dernière restauration date de 1985-86 : réfection des enduits extérieurs et intérieurs, remplacement des vitraux détériorés par des copies.

 

La chapelle est de style gothique. La maçonnerie est un blocage de moellons garni d’enduit de chaux mais, comme souvent, les pièces maîtresses, arcs, contreforts et encadrements des baies sont fait de blocs soigneusement taillés dans du grès jaune ou gris. Le toit, à deux versants, doit beaucoup à l’intervention de Tornow : l’architecte allemand en a non seulement accentué la pente pour placer un oculus dans le pignon à l’ouest, mais il l’a en outre pourvu d’un clocheton du côté opposé. La crypte, de même surface que la chapelle, est voûtée d’arêtes ; ses arcades extérieures ont été ouvertes par Tornow.

 

On entre à l’ouest par un portail en arc brisé3 ; les colonnettes engagées des montants sont ornées de jolis chapiteaux à feuillage. Ste Catherine est représentée sur le tympan avec ses attributs : l’épée et la roue de son martyre, ainsi que la sphère et le compas4.

 

La chapelle se compose de deux travées carrées, l’une pour la nef, l’autre pour le chœur. Chacune est voûtée d’une croisée d’ogives, avec clef de voûte sculptée d’une couronnr : feuilles autour d’un bouton de fleur pour la première travée, feuilles de chêne pour la seconde. Les chapiteaux sur lesquels retombent les arcs sont ornés de motifs végétaux et zoomorphes. L’élévation des murs est divisée par une succession d’arcs aveugles au niveau inférieur ; la plupart sont en plein cintre surbaissé5.

 

La statue du XVIIIe s. de St Pantaléon a été déposée dans la chapelle6 ; bien que différente de celle du tailleur Peter Dome, elle représente sans doute elle aussi le saint avec les mains cloutées. D’autres statues, bien plus récentes, meublent les deux travées : Sainte Brigitte, St Nicolas, Ste Anne et la Vierge enfant, St Georges, St Roch, le Sacré-Cœur, la Crucifixion et, bien sûr, Ste Catherine, dont l’effigie domine l’autel.

 





  • 1. Cet ermitage resta en activité jusqu’à la fin du XIXe s.
  • 2. Paul Tornow (1848-1921) fut un architecte diocésain très actif. On lui doit la construction ou la restauration de nombreux édifices religieux, en particulier à Metz, où la cathédrale était en fort mauvais état.
  • 3. De part et d’autre de ce portail, on l’a vu, se dressent les statues de St Gilles et de St Érasme, qui ont été placées là au début du XXe s.
  • 4. Ce bas-relief n’est pas d’origine ; il date vraisemblablement de la rénovation de 1706.
  • 5. Des éléments du dallage originel ont été retrouvés lors des travaux de la fin du XIXe s. et déposés au musée de Metz. Ils permettent de reconstituer une grande rosace de carreaux de terre cuite, dont certains sont ornés de motifs géométriques ou d’animaux. On peut en voir quelques moulages dans la chapelle.
  • 6. Dans la crypte ont été rassemblés divers éléments de pierre. On y avait aussi placé, semble-t-il, la statue du XVIIIe s. de Ste Marguerite , mais elle ne s’y trouve plus actuellement.