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Les Quatorze Saints Auxiliaires

La dévotion populaire aux Quatorze Saints Auxiliaires1 a pour origine un miracle qui s'est déroulé en Bavière en 1445. Dans un champ du monastère cistercien de Lagheim, un berger trouva un enfant en pleurs qui disparut lorsqu'on voulut le recueillir. Il réapparut ensuite, accompagné de treize autres enfants, et déclara qu'ils étaient les quatorze intercesseurs et qu'ils désiraient qu'une église leur fût construite à cet endroit. Et il ajouta :

- Si vous nous servez, nous vous servirons.

Et quelques jours plus tard, en effet, on put constater une première guérison miraculeuse. Les moines érigèrent alors à l’endroit des apparitions la basilique des Quatorze Saint Auxiliaires2, qui est encore aujourd’hui un important lieu de pèlerinage. Cette dévotion s’est rapidement répandue dans les pays germaniques, mais aussi en Suisse, en Italie et en France. On en trouve une image dans de nombreuses églises d’Alsace et de Lorraine.

 

Ces saints représentaient un excellent support pour une dévotion populaire. D’une part, à l'exception de Saint Gilles, ce sont tous des martyrs, et leurs vies sont émaillées d'aventures terrifiantes autant qu'édifiantes ; miracles, conversions, supplices cruels et élaborés fournissent les caractéristiques de leur représentation et les raisons pour lesquelles on les invoque. Leurs pouvoirs, en effet, couvraient presque tous les aspects de la vie courante et répondaient à la plupart des besoins physiques et spirituels : troubles de la santé du corps ou de l'esprit, mais aussi difficultés de la foi.

 

Les Saints Auxiliaires sont d’ordinaire représentés et sollicités ensemble3. Plusieurs d’entre eux, toutefois, sont particulièrement vénérés en Lorraine. St Blaise a son propre pèlerinage à Metz, de même que St Guy, au dessus de Phalsbourg. Sainte Barbe est la patronne de Metz, ville d'armée, et des mineurs si nombreux dans le bassin minier. Et saint Christophe jouit en Lorraine, pays de voyageurs et de bateliers, d'une dévotion si intime qu’on offre au baptême une médaille à son image. La Vierge Marie se joint parfois à eux, ainsi que d’autres saints protecteurs, comme St Sébastien, St Roch, St Ulrich, Ste Apolline, St Lazare, ou encore, comme ici, St Antoine de Padoue. 

  • 1. Cette dénomination vient du latin auxilium, asistance ; on trouve aussi « Auxiliateur ».
  • 2. Basilika Vierzehnheiligen.
  • 3. Ils sont parfois associés par paire : St Guy et St Christophe, Ste Catherine et Ste Barbe, St Pantaléon et St Acace, St Georges et St Eustache, St Érasme et St Blaise, St Gilles et St Cyriaque, St Denis et Ste Marguerite.