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Une bonne situation
A Schwarzenacker, près de Hombourg (Sarre), les fouilles archéologiques des années 50-60 ont mis au jour les vestiges d’un vicus gallo-romain. On y accède par un parc qui s’étend devant une demeure du XVIIIe s., où est installé le musée.
Au sein d’un réseau complexe de grandes voies vers le Rhin, cette petite ville se trouvait à 2 km du croisement de la route de Metz à Worms et de la voie transversale de Trèves à Strasbourg. Les agglomérations sont nombreuses dans les environs : Sarrebruck (Vicus Saravus), Pachten (Contiomagus), Sarrebourg (Pons Saravi) et surtout Bliesbruck1. Les grandes cités ne sont pas loin : Metz (Divodurum), Trèves (Augusta Treverorum), Mayence (Mogontiacum), Worms (Civitas Vangionum)… La campagne des alentours était parsemée de vastes domaines ruraux, ces villae dont nous ne connaissons guère que la partie résidentielle mais qui participaient activement à la prospérité de la région. Le pays est en outre sillonné de rivières, la Sarre et la Blies essentiellement2, qui appartiennent au bassin de la Moselle et sont autant de voies navigables. Proche de la cité des Trévires, le bourg est encore sur celle des Médiomatriques.
Grâce à cette situation favorable, il a pu développer ses activités commerciales et proposer les services d’un relai routier. La ville occupe un plateau légèrement vallonné dans un paysage de forêts et de collines3. Elle fut construite vers l’an 1, sous le règne d’Auguste et s’est développée durant tout le Haut Empire. Elle fut entièrement détruite par les Alamans en 275/76. Bien que reconstruite après ce désastre, elle ne recouvra jamais son importance4. Son nom nous reste malheureusement inconnu. Tout comme son voisin de Bliesbruck, le vicus de Schwarzenacker ne figure déjà plus sur la carte de Peutinger, qui date du milieu du IVe s.
- 1. A quelques kilomètres à vol d’oiseau, le site de Bliesbruck est un vicus qui, bien que directement associé à une villa, présente de nombreuses similitudes avec celui de Schwarzenacker.
- 2. Mais aussi des rivières plus petites, comme la Nied et la Nahe.
- 3. L’Ohligberg culmine à 349 m d’altitude, le Klosterberg à 370 m.
- 4. Bien plus tard, les moines cisterciens du village voisin de Wörschweiler mentionnent dans leurs chroniques une ville romaine de l’autre côté de la Blies. Ils y cultivaient des terres dont le nom, Auf der Ungnad (le champ de la disgrâce), rappelle que les travaux y étaient pénibles. Les incendies avaient donné une couleur noire à la terre, ce qui valut à l’endroit d’être appelé Schwarzenacker.