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Les décors
La faïence utilitaire est souvent monochrome (ci-dessus), mais elle peut recevoir un décor sommaire, flammé ou à l'éponge par exemple (ci-dessous).
La monochromie n'est pas forcément le signe d'objets bon marché : de grandes faïences d'intérieur en tirent leur élégante sobriété.
Les décors de la faïence de Bellevue sont très variés. L'entreprise avait su s'attacher des peintres de talent, comme Casimir de Balthazar. Il faut remarquer que la même forme peut recevoir différents styles de décoration.
On peut relever diverses tendances, qui suivent les variations du goût dans l'art décoratif. Comme nombre de ses concurrents, la faïencerie de Toul a produit un décor polychrome à motifs floraux, qui fut toujours très apprécié pour son raffinement.
Ce décor floral, accompagné d'oiseaux, prend parfois la place principale, comme un véritable sujet.
Il va jusqu'à envahir toute la surface du vase.
Exécuté sur un fond sombre, rouge ou noir, le décor floral peut s'inspirer des arts de la Chine et du Japon.
Plus chargé, le style néo-renaissance correspondant bien au goût du XIXe s. On en trouvera plusieurs exemples sur la page que nous avons consacrée aux vases.
Paysages, scènes et personnages sont l'œuvre de véritables artistes peintres : ils ornent les poêles, mais aussi les vases et les jardinières.
Certains reprennent des thèmes romantiques à la mode.
La douceur des paysages de la vallée de la Moselle a souvent inspiré les peintres. La fin du XIXe siècle est en effet marquée par l'annexion d'une partie de la Lorraine par l'Allemagne. Aussi n'est-il pas surprenant de voir les emblèmes de la région, croix et chardons, servir de motifs.
Le goût pour le camaïeu, surtout dans les bleus, ne s'est jamais démenti. Au XIXe s., de très habiles décorateurs ont exercé leur talent dans ce genre.
Certains de ces camaïeux suivent la vogue japonisante qui fait fureur aux XVIIIe et XIXe siècles. Le terme japonisant, quelque peu trompeur, ne recouvre pas exactement la diversité de ces productions. Beaucoup de décors, en effet, sont exécutés d'un pinceau enlevé qui fait plutôt penser à la peinture chinoise. Le musée expose en particulier des assiettes dont le centre est orné d'harmonieux paysages réalisés au bleu de cobalt ou au brun de manganèse.