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Le Musée J.-F. Oberlin de Waldersbach

N'hésitez pas à rencontrer le pasteur Oberlin

Son presbytère, à Waldersbach, abrite aujourd'hui le musée qui lui est consacré dans un espace rénové depuis 2002. Les collections racontent une vision du monde, mais évoquent surtout la vie remarquable d'un homme du XVIIIe s., aussi préoccupé du l'épanouissement spirituel que du développement matériel de sa communauté. Un divin ordre du monde, une histoire pleine d'avenir. Le musée s'adresse largement aux enfants, selon la devise « apprendre à jouer ou jouer à apprendre ». Il accueille les visites scolaires, organise des ateliers pédagogiques ; la boutique propose quantité de jeux aussi éducatifs qu'amusants. Pour l'avoir vu lors de ma visite, je peux dire tout ce petit monde apprécie avec enthousiasme !

Pour toute information :
Musée Jean-Frédéric Oberlin
25 montée Oberlin
67130 Waldersbac.Tél. : 03 88 97 30 27
Fax : 03 88 97 32 21
oberlin@musee-oberlin.com
Site Internet www.musee-oberlin.com

Je tiens à remercier le Musée J.-F. Oberlin pour son chaleureux accueil lors de ma visite et de m'avoir autorisé à prendre toutes les photos que je désirais. Toutes les illustrations de cet article ont été prises au musée.

Pédagogie

Le pasteur Stuber avait beaucoup fait en faveur de l'instruction de ses paroissiens ; il avait même écrit un « Alphabet méthodique » pour leur apprendre à lire et à écrire. Et c'est parce qu'il désirait que son travail fût poursuivi qu'il avait proposé à son jeune collègue de le remplacer à Waldersbach. Il ne pouvait mieux choisir car J.-F. Oberlin fit de la pédagogie son cheval de bataille. Toute son énergie se déploie dans ce but.

Reproduction de pages de l'Alphabet méthodique de Stuber. Musée Oberlin de Waldersbach.

Oberlin accorde une grande attention aux enfants en bas âge. En 1769, il découvre l'initiative de Sara Banzet, qui rassemblait les petits de Belmont pour leur apprendre le tricot. Le pasteur conçoit alors les poêles à tricoter. Il loue des salles, engage des jeunes filles et les forme avec l'aide de son épouse. Ces conductrices de la petite enfance, comme il les appelle, s'occupent des jeunes enfants et leur font découvrir le monde par des jeux. Les poêles à tricoter revêtent une importance particulière dans l'histoire de l'enseignement : ils sont en effet nos premières écoles maternelles. Oberlin étend rapidement ce système éducatif à toute sa paroisse. Il raconte lui-même cette entreprise :
Ces bonnes filles (…) montraient à leurs jeunes élèves des figures d'histoire, d'animaux, de plantes, où j'avais écrit les noms en français et en patois, avec une courte description. (…) Pour occuper en même temps les mains, elles leur apprenaient le tricotage, inconnu jusqu'alors dans cette contrée. Puis elles les amusaient par des jeux qui donnaient de l'exercice au corps, dégourdissaient les membres, contribuaient à leur santé, et leur apprenaient à jouer honnêtement et sans se quereller.

Avec beaucoup d'ingéniosité, J.-F. Oberlin fabrique lui-même une grande partie du matériel qui lui est nécessaire : fiches sur les animaux et les plantes à partir de dessins et de gravures, pochoirs pour l'écriture et la lecture, tables de multiplications, cartes de géographie... Il entretient différentes collections, fait l'acquisition de jouets éducatifs, d'appareils scientifiques pour mener ses expériences… Le but est d'ouvrir les esprits sur le monde et sur la Création divine.

Collection de graines rassemblée par Oberlin. Musée Oberlin de Waldersbach.Aéromètre. Vers 1800. Musée Oberlin de Waldersbach.Sauteur chinois. XVIIIe s. Musée Oberlin de Waldersbach.Visionneuse. Musée Oberlin de Waldersbach.Appareils pour jouets optiques. Musée Oberlin de Waldersbach.

Les idées d'Oberlin, très novatrices pour l'époque, le restent encore de nos jours. Il sut en effet donner à son enseignement un aspect ludique. Pour susciter la curiosité des enfants, il utilisait toute sorte de jeux et de jouets, en particulier des jouets optiques. Dans les poêles à tricoter, on enseignait aussi aux petits à bien se comporter. Vers 1800, le pasteur réalisa le « Jeu de l'amitié noble et franche » : il s'agissait d'écrire sur une feuille ce que l'on pensait vraiment d'un ami et, comme on peut le voir au musée, il ne se soustrayait pas au jeu. Des « témoignages de mérite », l'équivalent de nos bons points, récompensaient les bons résultats. Oberlin les imprimait lui-même, et les enfants pouvaient les échanger contre des couleurs, du papier etc.

Feuille du jeu de l'amitié noble et franche concernant Oberlin. Musée Oberlin de Waldersbach.Souvenir d'amitié. XIXe s. Musée Oberlin de Waldersbach.Planche à imprimer des bons points. Musée Oberlin de Waldersbach.