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La sculpture (suite)

Certains édifices présentent toutefois une décoration sculptée si complexe que l'on peut s'interroger sur l'existence d'un projet iconographique. La question se pose, sans qu’on puisse véritablement y répondre, pour certains immeubles de l'avenue Foch (au n° 9, par exemple), mais c'est évidemment le cas pour la gare. Le sculpteur berlinois Robert Schirmer (1850-1923) en rappelle le double rôle par la puissante figure guerrière du chevalier de la tour (à l’origine effigie du comte von Haeseler) et par des scènes liées au voyage et au transport. Le pittoresque de celles-ci illustre avec bonheur chapiteaux et linteaux et s’insère dans des entrelacs inspirés de l’enluminure romane sur l’arc de l’entrée. Il n’est pas rare que la sculpture traduise la destination du bâtiment. Ainsi pour des immeubles avec débit de boisson : avenue Leclerc de Hautecloque, une façade entière décline le thème de la vigne et rue de Pont à Mousson, c'est un amateur de bière qui sert d'atlante. De même, les sculptures des lycées et collèges, comme à Louis Vincent, à l'école boulevard Paixhans et au lycée Georges de la Tour, se rapportent à l’univers scolaire ; au Lycée Georges de la Tour, conçu à l'origine pour les jeunes filles, elles abordent même les ouvrages particuliers de leur éducation. On retrouve cette concordance de la décoration et de la fonction des bâtiments avec les trophées en bas-relief de l'État-Major ou de la Caserne Kaiser Wilhelm et les portraits de personnalités de la Réforme des fenêtres du Foyer Protestant de la rue Mozart.