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Les bassins du port principal. Le premier bassin.

 Le premier et le plus spacieux des bassins du port principal1 fut établi dans une large échancrure du rivage2, devant le sanctuaire d’Apollon et ses abords méridionaux. Il communique avec le chenal par une large ouverture orientée entre sud et sud-ouest, limitée par les extrémités de deux môles de protection. A l’est, un large quai le sépare de la terrasse du téménos et du portique ouest ; au nord et au sud, deux vastes places symétriquement situées, l’Agora de Théophrastos et l’Agora du sud, en forment la bordure ; la première s’étend jusqu’à la Salle hypostyle et aux constructions les plus méridionales du quartier de la colline ; la seconde, jusqu’aux plus basses maisons du quartier du théâtre et aux premiers magasins.

Il se compose de deux parties très inégales, dont la plus petite n’est, à vrai dire, qu’une dépendance de la plus grande. Elles se développent du sud au nord, l’une à la suite de l’autre, sur une longueur maxima de 230 à 250m3, la plus grande largeur étant d’environ 200m. Seule, la partie sud, la plus considérable, est bien connue et délimitée à peu près exactement : c’est sensiblement un pentagone irrégulier4, encadré entre les môles, le quai et les places. Au nord-ouest une annexe beaucoup plus petite, dont rien ne la séparait, la prolongeait vers le nord5.L’existence en est certaine6 : à cette place, à l’intérieur du grand môle, une zone assez étendue est aujourd’hui occupée à l’ouest par la mer, à l’est par des dépôts d’aspect récent. La partie immergée, quoiqu’en partie comblée par les apports modernes, est suffisamment profonde pour permettre l’accès des petites barques ; on aperçoit, du côté de la terre, quelques fondations, qui n’ont guère pu appartenir qu’à un quai7. Il semble donc légitime de restituer en cet endroit un petit bassin secondaire, limité à l’ouest par le bord interne du grand môle, à l’est par l’Agora de Théophrastos8. Sa terminaison nord nous échappe, mais les fonds se relèvent au voisinage de la côte que rejoint la racine du grand môle, si bien que cette partie du bassin ne pouvait avoir d’issue vers le nord ; elle se terminait à peu près à la hauteur de la Salle hypostyle. Ses dimensions sont d’environ 40m en large sur 70m en long ; celles de la partie principale atteignent 180m sur 200m. La superficie totale du premier bassin est ainsi d’un peu plus de trois hectares et demi, pour un périmètre intérieur de 600m9. Si l’on amarrait les bateaux antiques, comme on fait actuellement10, perpendiculairement au quai, chacun d’eux prenant une largeur de 6m à 7m, près d’une centaine pouvait trouver place dans ce bassin11.

Deux môles, longs et étroits, abritaient du vent l’intérieur du bassin ; ils arrêtaient les matériaux qui, charriés par les courants ou projetés par les vagues, auraient pu le combler à la longue12 ; ils en délimitaient l’entrée, la protégeaient, l’orientaient suivant la direction la plus favorable à l’accès des voiliers ; leur présence augmentait enfin la longueur des ouvrages où pouvaient s’amarrer les vaisseaux.

Le plus important des deux, de beaucoup, est le grand môle13. Du côté nord, d’où viennent les vents les plus forts et les courants les plus violents, il couvrait le port complètement. Quelques blocs émergent encore maintenant ; la plupart, rongés par les vagues, ont enseveli tout l’ouvrage sous leurs débris effondrés. Du côté de la mer, où les vagues enlèvent en partie, à mesure qu’ils se déposent, les produits de cette érosion, on discerne encore la limite du môle ; à l’intérieur, elle a disparu dans la submersion générale du bassin.

Long d’environ 100m14, ce môle est enraciné à terre dans une zone très peu profonde, où le granite, qui affleure par larges masses, lui fournissait un point d’appui excellent. Sur 65m il se dirige au sud-ouest, puis il s’infléchit vers le sud et le sud-est, pour faire enfin un angle presque droit avec sa direction primitive. Décrivant vers le large une vaste courbe convexe, il couvrait complètement du côté nord, de l’ouest et même du sud, la plus grande partie du bassin15. Les vagues, même déviées de leur direction et rabattues sur la côte, ne pouvaient le franchir ; les courants qui charrient des matières en suspension, n’ayant pas la force de le contourner, les déposaient à sa base. Le regard de la partie du bassin qu’il abritait était complètement tourné vers l’intérieur de l’île : comme le vent de terre, à Délos, est très rare et toujours faible16, les eaux n’en pouvaient jamais être sérieusement agitées17.

Comme dans la plupart des ports grecs antiques18 et modernes19, le môle était constitué par un amas d’enrochements20. C’étaient des blocs de granite de l’île, entassés les uns sur les autres21 par des fonds de 2m à 3m22. La plupart de ceux qui subsistent sont encore très gros23. Au sud, où l’ouvrage, moins exposé, n’exigeait pas un appareil très massif, ils n’ont en moyenne que 1m sur 2m ; au nord, ils atteignent jusqu’à 1m50 sur 3m24. Pour les placer, les constructeurs ont probablement utilisé des creux naturels de la roche sous-jacente25 ; l’ouvrage n’en est pas moins artificiel26, car la plupart des blocs qui le composent proviennent sans doute des éboulis de la falaise qui s’élève un peu plus au nord27.

La largeur du grand môle est inconnue, l’ensablement du port ayant masqué le bord interne ; à en juger par les autres môles anciens conservés, elle devait atteindre au moins 4m à 5m28. La mer l’ayant partout arasé, nous ne sommes pas mieux fixés sur sa hauteur ; une destruction aussi complète des parties hautes laisse supposer qu’elles dépassaient peu le niveau des eaux29. Comme il devait servir à l’amarrage des navires30, et, par suite, être ouvert à la circulation, il faut supposer qu’il était couvert, sur tout, ou partie de sa longueur, d’un quai31, peut-être protégé par un parapet contre les vagues du large32.

A l’intérieur de la courbe décrite par l’extrémité du grand môle, on a observé dans l’eau quelques ruines, peut-être en relation avec cet ouvrage, mais dont il est difficile de déterminer sûrement la destination33 :

1) un bâtiment rectangulaire (A sur la planche I-IV), dont les murs sont épais d'1m30 ; il n'en subsiste entier qu'un côté, long de 6m. Un mur de même largeur s'en détache au sud-est ; il a été reconnu sur 34m.

2) à 30m environ à l'est de l'extrémité du mur précédent, un autre mur, large de 1m8, long de 17m (B sur la planche I-IV).

3) plus au nord, plus près du môle, un édifice rectangulaire (C sur la planche I-IV), signalé depuis longtemps34, de 8m de large sur 11m50 de long ; ses murs sont épais de 1m3035.

Dans cette dernière construction, on a voulu reconnaître la base soit d'un phare, soit d'un petit édifice consacré ou d'un monument votif36. La première hypothèse, de prime abord spécieuse, a déjà été combattue par M. Ardaillon : il objecte judicieusement qu'un phare placé en cet endroit eût été difficilement visible des alentours. L'appareil semble aussi contredire cette hypothèse : l'intérieur de ce rectangle, à murs très épais, est vide ; or, il est d'usage de fonder les phares sur un massif plein, surtout lorsqu'ils ont l'importance que laisserait supposer une base d'aussi grandes dimensions37. Enfin, la prudence et la logique voudraient que le phare eût été, non pas isolé dans l'eau, à 18m du bord ouest du grand môle et à 46m de son bord interne sud, mais bien placé sur le môle même, de manière à en signaler la place exacte et à en bien éclairer les abords. La seconde hypothèse est, a priori, admissible ; de pareilles constructions, de destination religieuse ou ornementale, ont existé38 ou existent encore39 à l'intérieur de certains ports ; rien n'assure cependant qu'il faille l'adopter.

Il n'est pas plus facile d'expliquer d'une façon satisfaisante la présence des autres murs. Ce ne sont pas des digues, comme on pourrait d'abord le penser : elles n'auraient aucune raison d'être à l'intérieur du môle, dans l'endroit le plus tranquille et le mieux abrité du bassin. Le plus simple est de supposer que nous avons là des ouvrages secondaires, destinés à supporter des instruments d'amarrage40 ; les vaisseaux pouvaient en cas d'affluence, venir s'y fixer aussi bien qu'aux quais. Peu-être cette explication vaudrait-elle aussi pour l'ouvrage précédent41.

Lorsque le vent souffle de l'ouest, ce qui est rare, il est vrai42, les vagues pénètrent librement dans le bassin et toute sa partie sud, agitée, est alors impropre au mouillage. Pour obvier à cet inconvénient, les anciens avaient construit un petit môle43 protégeant cette partie du bassin. Le bord extérieur n'en existe plus qu'en un endroit ; le bord intérieur, plus continu, est réduit à quelques pierres ; l'un et l'autre sont noyés sous une couche de débris épaisse de près d'1m ; c'est tout au plus si l'on peut aujourd'hui définir la forme et les dimensions générales de l'ouvrage et en déterminer l'appareil. Long d'environ 30m44, large de 10m à sa base, de 6m vers son extrémité, il se détachait de l'angle sud-ouest du bassin et s'allongeait vers le nord, pour s'arrêter à peu près à la hauteur de la tête du grand môle. Vu la rareté des vents d'ouest et leur faiblesse relative, on l'avait bâti moins solidement que celui-ci ; il n'était composé, comme les quais voisins et beaucoup de môles antiques45, que d'un remblai ou d'un blocage, protégé par un mur de mer vertical, fait de grosses pierres sans doute assez peu solidement assemblées. La fragilité d'un tel appareil explique la destruction quasi totale de l'ouvrage.

Entre ces deux môles s'ouvrait vers le sud l'entrée du bassin ; sa largeur, assez considérable, atteignait de 100 à 110m46. Sa situation était la meilleure possible. Soustraite, par sa position même, à l'action des vents du nord, de l'ouest et de l'est, assez bien couverte contre ceux du sud et du sud-ouest, d'ailleurs rares47, par l'avancée vers l'ouest de la partie méridionale de l'île et par le grand Rhématiaris, l'entrée était aussi placée de manière à offrir par le vent du nord, qui est le plus à redouter, le maximum de facilité pour les manœuvres d'entrée des voiliers. Celles-ci exigent, pour s'accomplir aisément, un môle au vent plus long que l'autre et une entrée telle que les vaisseaux n'y pénètrent ni vent arrière ni vent debout, mais avec une allure comprise entre le « grand largue » et le « plus près »48. A Délos, le môle au vent est justement le grand môle ; l'entrée s'ouvrant au sud, comme les vents du nord dévient facilement dans le chenal vers le nord-ouest, les navires entraient suivant la direction favorable.

L'ensablement du bassin fait qu'il est aujourd'hui difficile d'en apprécier la profondeur. On l'a trouvée de 1m50 au nord49, de 2m50 à l'est50. On a pu constater qu'elle augmentait du du nord au sud et de l'est à l'ouest. Le relief du fond du chenal permet d'affirmer qu'elle ne dépassait nulle part 3m à 4m. Pour les vaisseaux antiques, c'était largement assez.

Le premier bassin était donc à la fois vaste, bien couvert, favorablement orienté et suffisamment profond pour les navires de fort tonnage. Deux esplanades symétriques, au nord et au sud, lui assuraient de vastes débarcadères et des communications faciles avec l'intérieur51.

Planche I-IV : Les installations portuaires sur la côte ouest de Délos (utiliser la molette de la souris pour zoomer et la main pour vous déplacer sur la carte).

Légendes des illustrations :
Fig. 1 : L'emplacement du premier bassin, vu du sud-est. [A, B, C, D, E, F : contour du bassin ; MM' : emplacement du grand môle.]
Fig. 2 : Profil en travers de l'annexe du premier bassin et du grand môle, au 1/400e.
Fig. 4 : Le môle du port de Mykonos, vu de l'intérieur du port. (Remarquer le quai, les bornes d'amarrage et le parapet extérieur).
Fig. 5 : Le môle du port de Mykonos, vu de l'extérieur. (Le quai à parapet repose sur des enrochements émergeant à peine, comme ceux du grand môle de Délos).
Fig. 6 : Petit môle dans le port de Mykonos. (Le petit môle 3 du premier bassin du port de Délos devait être assez semblable. L'appareil peut donner une idée de celui des quais de Délos).
Fig. 7 : Le môle du port de Mykonos, vu de l'intérieur. (A gauche, quai protégé par un parapet, comme l'était peut-être une partie des quais de Délos).

  • 1. C’est ce bassin, considéré à part, qu’on a qualifié de « port sacré » (Ardaillon, BCH, XX, p. 432 sq.), [« bien qu’il n’ait jamais dû servir uniquement au débarquement des pèlerins. » (P. Roussel, Délos, colonie athénienne, p. 299, et n. 3)].
  • 2. On trouvera la forme du rivage avant l’établissement du port sur la carte jointe à l’article de M. L. Cayeux : Fixité du niveau de la Méditerranée à l’époque historique (Annales de Géographie, 1907, p. 101).
  • 3. Faute de savoir au juste où finissait au nord la seconde partie, on ne peut préciser davantage.
  • 4. C’est en réalité un polygone non convexe de forme compliquée, mais qui s’inscrit dans un pentagone.
  • 5. Ardaillon (loc. cit., p. 437 sqq.) y reconnaissait le port marchand du nord. Mais sa faible profondeur, ses dimensions restreintes, le petit nombre de boutiques, peu importantes, situées dans le voisinage, ne confirment guère une destination commerciale aussi spécifiée.
  • 6. [L’existence de cette annexe du grand bassin est, au contraire, fort hypothétique. (Observation de M. Cayeux)].
  • 7. C’est le « débarcadère » d’Ardaillon (loc. cit., p. 434, pl. II-III).
  • 8. On n’a pas trouvé la limite ouest de l’Agora de Théophrastos : elle est en partie sous des maisons modernes. Mais un sondage effectué en 1908, sur l’alignement du bord sud de cette place, à une trentaine de mètres du grand môle, n’a donné que des dépôts marins, sans aucune trace des enrochements, qui, plus à l’est, limitent la place au sud. Il semble donc que la limite ouest de l’agora ait été à l’est de ce point.
  • 9. En tenant compte des deux môles.
  • 10. Cf. Ardaillon, loc. cit., p. 432. Ces chiffres ne peuvent être qu’approximatifs.
  • 11. Ces chiffres ne peuvent être qu’approximatifs.
  • 12. C’est ce qui est arrivé après la destruction du môle.
  • 13. Cf. Ardaillon, loc. cit., p. 429 sqq.
  • 14. Une telle longueur, loin d’être exceptionnelle dans les ports grecs anciens, est même plutôt faible : si l’un des môles d’Iassos n’est pas plus long (Texier, Asie Mineure, p. 634), le môle du Lazaret, à Rhodes, a 140m (Billiotti et Cottret, Rhodes, p. 454) ; celui d’Anthédon, 150m (Georgiadès, Les ports de la Grèce dans l’Antiquité…, pl. IV) ; celui de Kenchréai, 200m (ibid., p. 5 et pl. II) ; un môle d’Alexandrie, 210m (Malaval, Bulletin de la Société archéologique d’Alexandrie, 1909, p. 373) ; le môle d’Amissos, près de 300m (300 yards, Hamilton, Asia minor, I, p. 290) ; un autre môle de Rhodes, de 330 à 350m (Guérin, L’île de Rhodes, p. 87 ; Billiotti et Cottret, op. cit., p. 456) ; le môle de Clazomène, 400m (Chandler, Travels, Asia minor, ch. XXIV ; Texier, Asie mineure, p. 370) ; celui d’Erétrie, enfin, atteint 600m (Georgiadès, op. cit., p. 6 et pl. III).
  • 15. Peut-être l’effet de cette disposition était-il accru par quelques-uns des murs situés à l’intérieur de l’extrémité du grand môle ; il en sera question plus loin.
  • 16. En 1908, le vent d’est a soufflé 6 jours 2/3, avec une force moyenne de 3 sur 10.
  • 17. Aujourd’hui encore, malgré la destruction du grand môle, l’intérieur du port reste relativement calme, même par forte tempête du nord. Dans tous les ports, les Grecs anciens avaient su très bien orienter les môles en fonction de la résultante réelle des vents et des courants. Cf. entre autres les ports d’Anthédon (Georgiadès, op. cit., p. 7, pl. IV), d’Histiaia (ibid., p. 9), d’Erétrie (ibid., p. 6, pl. III), de Léchaion (ibid., p. 5, pl. I et BCH, 19145, p. 15).
  • 18. Par exemple Anthédon (Georgiadès, op. cit., p. 7, pl. IV), Kenchréai (ibid. p. 5, pl. II), Modon (Expédition de Morée, I., p. 13, pl. XV), Erétrie (Georgiadès, op. cit., p. 6, pl. III.), Histiaia (ibid., p. 9), Imbros (Conze, Reisen auf den Inseln des thrakischen Meeres, p. 83), Cnide (Texier, Asie Mineure, p. 641 ; Newton, Discoveries at Halicarnassus, II, 2, p. 347 sq.), Amisos (Hamilton, op. cit., I, p. 290), Magydos près d’Adalia (Lanckoronski, Villes de Pamphilie et de Pisidie, I, 21), Clazomène (Chandler, op. cit., ch. XXIV), Rhodes (Guérin, op. cit., p. 87 ; Billiotti et Cottret, op. cit., p. 454 sqq.). Il y avait en Grèce des môles beaucoup mieux construits : à Anthédon même, des murs, formant l’armature interne du môle, le traversent pour le consolider (Georgiadès, loc. cit.) ; à Alexandrie, l’un des môles était fait de blocs bien appareillés (Malaval, loc. cit.), etc… Cf., à ce sujet, Ardaillon, Quomodo Graeci collocaverint portus, p. 34 sq., et article Portus du Dictionnaire des Antiquités.
  • 19. Dans les Cyclades même, à Syra, Tinos, Mykonos et Naxos.
  • 20. [Démonstration de M. Cayeux. A noter qu’Ardaillon considérait le grand môle comme un prolongement naturel de la côte].
  • 21. Il n’y a ni crampons ni trace de mortier, à la différence, par exemple, d’un port près d’Adalia (Lanckoronski, op. cit., I, 21). C’est d’ailleurs le type courant.
  • 22. Cette profondeur est très faible ; le musoir du môle d’Erétrie est fondé à -16m ; le môle à -8m (Georgiadès, op. cit., p. 6) ; l’un des môles de Cnide est établi par des fonds de 100 pieds (Newton, op. cit. II, 2, p. 347 sq.).
  • 23. [L’observation attentive des blocs prouve que l’érosion marine a été très faible et qu’elle a respecté la forme générale anguleuse des matèriaux. (Cf. L. Cayeux, Description physique de l’île de Délos, I, 1911, p. 148-159, dans l’Explor. Archéol. de Délos, IV1.)].
  • 24. Ces dimensions n’ont rien d’exceptionnel. Cf. les dimensions constatées à Modon : de 0m50 à 1m50 (Expédition de Morée, loc. cit.) ; a Alexandrie : 2m à 3m x 1m80 x 1m50 (Malaval, op. cit.) ; à Amisos : quelques blocs ont 2 pieds x 6 à 8 x 19 (Hamiliton, op. cit., I, 290) ; à Cnide : quelques blocs pèsent jusqu’à 50 tonnes (Newton, op. cit., II, 2, p. 347 sq.).
  • 25. Comme on a fait à Anthédon (Leake, Travels in Northern Greece, II, p. 273), à Rhodes (Guérin, op. cit., p. 87 ; Billiotti et Cottret, op. cit., p. 454 sqq.), à Salamine en Chypre (Journal of Hellenic Studies, 1891, pl. V).
  • 26. L’opinion contraire a été émise par Ardaillon (BCH, 1896, p. 429 sq.), suivi par Jouguet (BCH, 1899, p. 82).
  • 27. [La plupart des blocs ont été extraits de la falaise même. (Observation de M. Cayeux)].
  • 28. La largeur du môle est de 5m à Aigion (Curtius, Peloponnesos, I, p. 463), de 5 à 6m à Egine (Leake, Travels in Morea, II, p. 436 sq.) et Erétrie (Georgiadès, op. cit., pl. IV). A Clazomène, elle atteint 10m (Chandler, op. cit., ch. XXIV) ; à Modon, 8m (Expédition de Morée, loc. cit.) ; à Rhodes, un môle est large de 25m et un autre de 30m (Guérin, loc. cit.), mais de telles dimensions sont exceptionnelles.
  • 29. Nous verrons que l’ensemble des quais de Délos était relativement très bas.
  • 30. Utilisation toute naturelle dans un port de surface restreinte, mais très fréquenté. Il semble qu’il en ait été assez souvent ainsi, par exemple à Anthédon, à Modo, à Kenchréai. On fait encore fréquemment de même dans les Cyclades (Voy. nos vues du môle de Mykonos).
  • 31. Cf. Anthédon (Georgiadès, op. cit., pl. IV), Modon (Expédition de Morée, loc. cit.), où le quai du môle est particulièrement bien conservé ; il s’élève à environ 2m au dessus des enrochements, qui ne dépassent guère le niveau de l’eau ; il y avait sans doute aussi un quai à Kenchréai (Georgiadès, op. cit., p. 5). Les môles modernes sont souvent couverts d’un quai (par exemple, Mykonos).
  • 32. Une partie des quais de Délos peut avoir été garnie d’un parapet, comme le môle actuel du port de Mykonos (fig. 4, 5, 7).
  • 33. Ces débris ont été, dans l’hiver de 1907, noyés sous le sable par une forte tempête du nord. La situation et l’importance de ces constructions empêchent de les supposer placées sur un musoir dont toute trace aurait disparu.
  • 34. Ardaillon, BCH, 1896, p. 432.
  • 35. On n'a pas retrouvé l'édifice correspondant signalé par Ardaillon au sud-ouest du port ; il est probable que ces murs sont simplement ceux de l'angle du bassin.
  • 36. Pour cette discussion, voy. Ardaillon, ibid.
  • 37. Cf. De Cordemoy, Ports Maritimes, I.
  • 38. Cf. Ardaillon, op. cit.
  • 39. Par exemple, une chapelle moderne est placée de même à l'intérieur du port de Naxos.
  • 40. Il y avait peut-être un dispositif analogue dans le port intérieur de Léchaion (Georgiadès, op ; cit., p. 4) ; [J. Pâris, BCH, 1915, p. 13].
  • 41. Je la propose sous toutes réserves : je ne parle de ces constructions que par ouï-dire, les ayant toujours connues ensablées.
  • 42. Il y a eu 18 jours de vent d'ouest en 1908.
  • 43. Môle 3 sur la planche I-IV. - [Les vestiges de ce môle ont été découverts par M. Cayeux, alors qu'il suivait pas à pas les quais du grand bassin].
  • 44. L'extrémité nord n'a pas été retrouvée ; mais elle ne devait guère dépasser l'extrémité du grand môle, au delà de laquelle ce petit môle n'eût plus servi à rien. Son rétrécissement de la base au sommet indique aussi qu'il devait se terminer en cet endroit.
  • 45. Cf. Alexandria Troas (Texier, Asie Mineure, p. 196) ; Mitylène (Koldewey, Insel Lesbos, pl. III). Cf. aussi ce qui est dit plus bas des môles du dernier bassin.
  • 46. Bien des ports grecs ont l'entrée plus étroite : à Léchaion, elle n'est que de 12 à 15m (Georgiadès, op. cit., pl. I) ; [Pâris, BCH, 1915, p. 8] ; elle est de 46m dans un bassin d'Alexandrie (Malaval, loc. cit.), de 50m à Iasos (Texier, op. cit., p. 634), de 100 à 120m à Anthédon (Georgiadès, op. cit., pl. IV). Par contre elle atteint plusieurs centaines de mètres à Kenchréai (ibid., pl. II) et à Erétrie (ibid., pl. III).
  • 47. En 1908, le premier a soufflé 18 jours et le second 28.
  • 48. Le « grand largue » fait avec le vent arrière un angle d'environ 22 degrés ; le « plus près » en fait un de 66 degrés avec le vent debout.
  • 49. Devant l'Agora de Théophrastos.
  • 50. Devant le Portique de Philippe. [Détermination de M. Cayeux].
  • 51. On attendrait peut-être que ces remarques sur les deux agoras fussent jointes à l'étude des quais, dont elles sont comme un prolongement et une dépendance ; mais ces agoras sont liées si intimement au premier bassin que nous n'avons pas cru devoir les en séparer.