L'air et la lumière

C'est par la cour que l'air de la maison est renouvelé. Le corps de bâtiment au Nord de la cour coupe les vents hivernaux et la protège des courants d'air, d'autant mieux qu'il comporte un étage. Il semble aussi que l'ouverture de la pastas soit plus étroite dans les maisons les plus récentes, ce qui, en effet, fait preuve d'une meilleure adaptation au climat. Toutefois, l'encombrement de la cour, comme on le verra, montre que l'aération de la maison reste une préoccupation secondaire.La cour représente surtout la principale source de lumière (A 11, A VII 4, A VI 7, F-IV 4, A VIII 7, A IV 9, A V 9). Il fallait cependant s'en protéger, ainsi que de la chaleur, pendant les mois d'été. Dans les cours entièrement à ciel ouvert (A 11)1, lumière et chaleur sont très violentes, et l'on ne peut trouver refuge que dans les pièces sans clarté de la maison. La pastas forme une vaste salle bien éclairée en hiver, mais ombragée en été, dont l'orientation au Sud est partout respectée à Olynthe. Son ouverture sur la cour peut prendre toute la largeur de celle-ci (A VII 4), mais est parfois moindre (A VI 7), et donne sur l'espace découvert par une large baie divisée en deux ou trois ouvertures2. Le dispositif peut être plus complexe, et comporter porte et baie à parastades (A IV 9), ou combiner baie à supports libres et parastades (A VIII 7). Mais il peut aussi n'être qu'une simple porte sur une pastas qui perd toute signification (A V 9). On a cherché aussi à multiplier les zones claires mais ombragées, et à bénéficier de la lumière d'autres moments de la journée (F-II 9, A VIII 9, A 3, A V 6, A V 4, A 4), en installant des salles à portique (F - Il 9, I), des portiques supplémentaires (A VIII 9) et des péristyles (A 3, A V 6). L'exèdre telle qu'on la rencontrera plus tard à Délos n'existe pas à Olynthe, où seul un cas s'en approche (A V 4, j). Les salles à portique sont toujours situées au Sud de la cour, donc orientées au Nord, et prennent parfois l'aspect d'un véritable portique sans relation avec la pastas (A VIII 9). Ce portique supplémentaire forme parfois un retour de la pastas sur le côté Est (A 4) ou Ouest3.Les péristyles olynthiens (A 3, A V 6, Villa de la Bonne Fortune, Maison du Comédien, A XI 9) sont généralement carrés (3 x 3 supports), comme en A 3 et à la Villa de la Bonne Fortune, plus rarement barlongs (4 x 3 supports) comme à la Maison du Comédien. Une place particulière doit être faite au péristyle de A XI 9 : la partie à ciel ouvert de la cour est entourée par un péristyle à parastades interrompu sur son côté Nord par un passage qui permet d'accéder à l'espace central4. Ces aménagements qui complètent ou se substituent à la pastas habituelle restent toutefois assez rares à Olynthe. Inversement, l'encombrement de la cour réduit parfois à presque rien cette source de lumière.

• 1. Quelques maisons ont une cour sans portique. Bien que certaines soient assez grandes, comme A 5 et E.S.H. 4, il s'agit le plus souvent d'habitations modestes ( A 1 1, A 1 2, A 13).
• 2. Plus rarement quatre ou cinq.] par des piliers de bois (A VII 4, F - IV 4)Ce sont des piliers de bois, à base et chapiteau en pierre. Les colonnes sont rares à Olynthe, et toujours utilisées en combinaison avec des piliers (A 1 : 2 colonnes entre des piliers ; A VII 4 : colonne entre un pilier et un pilastre).
• 3. II est toujours plus étroit que la pastas.
• 4. Ce dispositif n'est pas unique à Olynthe : on le retrouve plus ou moins complet en A VIII 5 et en D V 6. Délos présente des maisons dont les portiques n'en sont guère éloignés (Bijoux II, Tritons).