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Les vitraux

Les vitraux anciens

Les vitraux de la cathédrale de Toul témoignent de la tradition verrière en Lorraine depuis le XIIIe s., et jusqu'aux créations du XIXe. L'évêque Roger de Mercy commanda en 1265 les vitraux des trois fenêtres à doubles lancettes du chœur ; ils représentaient des scènes de la Bible et de la vie des saints. Au XIXe s., Balthasar de Gachéo les déplaça dans les absidioles de part et d'autre du chœur.

La rosace de la façade occidentale est d’un dessin complexe à huit branches subdivisées en seize feuilles rayonnantes et seize quadrilobes ; la couronne extérieure comprend seize verrières. La rose était jadis pourvue de vitraux de grande qualité, comme à Metz et à Reims, posés au XVe s. Ils ont beaucoup souffert des combats de 1870 et plus encore des bombardements de 19401 ; ils sont aujourd'hui remplacés par de simples verres colorés. On en connaît toutefois le programme iconographique grâce à des photographies prises avant la Seconde Guerre mondiale : au centre, le Christ en majesté entouré des Quatre Évangélistes ; dans les seize feuilles rayonnantes, les Douze Apôtres et quatre docteurs de l’Église, saint Ambroise, saint Augustin, saint Grégoire et saint Jérôme ; les couronnes extérieures, enfin, étaient consacrées au Couronnement de la Vierge, avec des Anges musiciens dans les quadrilobes.

L'audace des architectes et des verriers éclate véritablement au transept, dont les murs pignons sont largement ouverts à la clarté par d'immenses verrières2, comme on le retrouvera un peu plus tard à Metz. Leur architecture est identique au sud et au nord : une fenêtre divisée en quatre panneaux par des lancettes, surmontée de deux rosaces et d’une troisième au sommet de l’arc brisé. Les vitraux qui ornent la verrière du transept nord sont l'œuvre d’un maître-verrier qui a signé de ses initiales I. V.3 et datent de 1503. Au registre supérieur, la grande scène du Couronnement de la Vierge occupe les quatre lancettes sur toute la largeur. En dessous, dans des architectures gothiques, sont représentés de gauche à droite les patrons de la cathédrale, Saint Étienne, la Vierge à l’Enfant, Saint Jean-Baptiste et Saint Gérard. Au registre inférieur, des anges présentent les armoiries de trois donateurs: le chapitre, le cardinal Raymond Perraud et le chanoine Nicolas le Sane. Sous la figure de Saint Gérard, l’ange porte les armes de ce saint évêque.

Dans la nef et les bas-côtés, la plupart des vitraux ont été réalisés par l’entreprise Champigneulle de Bar-le-Duc qui, entre 1886 et 1888, se chargea de leur restauration après les dommages de la Guerre de 1870. Ils représentent divers saints, parmi lesquels figure Jeanne d’Arc, dont la dévotion était alors en plein essor4, mais aussi une Vierge à l’Enfant.

  • 1. Ils n’avaient pas été déposés et disparurent entièrement au cours de l’incendie de 1940. La restauration de cette partie de l'édifice fut entreprise dans les années 1990.
  • 2. Elles font chacune 28 m de haut et couvrent une superficie de 216 m².
  • 3. Selon les sources, il s’agit de Jean le Verrier, du maître-verrier toulois Jacot ou de Jean de Soissons, maître verrier qui avait travaillé à la basilique de Saint-Nicolas-de-Port avec le verrier de la cathédrale de Metz Valentin Bousch.
  • 4. Jeanne d’Arc, sainte emblématique de la Lorraine et de la France, fut béatifiée en 1909 et canonisée en 1921.