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L'environnement de l'aqueduc

La vallée de la Moselle et les arches de la rive gauche.

L'aqueduc de Divodurum traversait une région agricole. Plusieurs établissements ruraux étaient établis dans les alentours de son tracé1. Le centre d'Ars semble être occupé à l'époque romaine par un petit bourg.Les découvertes funéraires ne sont pas rares : stèle de Catullia Paulina près de la voie ferrée2 et crémation au lieu-dit Ploré à Ancy, stèle funéraire sur la butte de l'église d'Ars. A Jouy, au lieu-dit Machotte, une importante nécropole, utilisée sans discontinuité depuis le Bronze Ancien, a révélé pour le Ie s. ap. J.-C. une quarantaine de crémations limitées par deux fossés. Sur le ban de Marly, au sud de la gare d'Augny, fut retrouvée une autre stèle funéraire3.Se dessine ainsi, au fil des découvertes, l'image d'une campagne occupée de façon assez dense, avec ses fermes, ses chemins, ses petits édifices religieux, tel que ce fanum à Marly4, voire même une petite industrie comme l'atelier découvert à Augny5.L'aqueduc constituait sans doute le trait le plus remarquable de ce paysage, en particulier les arches du pont qui rythmaient la vallée de la Moselle avec élégance. Plus loin, avant d'entrer dans la ville, il rencontrait un autre élément important de l'empreinte de Rome, la voie impériale de Metz à Lyon, via Scarpone. On l'a retrouvée à Augny6, où l'on a mis au jour une borne de Domitien datée de 83 et un fragment de milliaire dédié à l'empereur Trajan Dèce vers 250. Cette voie semble avoir été établie au début du Ie s. et avoir connu de nombreuses réfections. A partir de la gare d'Augny, l'aqueduc la remontait pour entrer dans la ville7. C'était affirmer puissamment la volonté de romanité. L'environnement devient celui de faubourgs : à Montigny, le lieu-dit Les Vacons a révélé un ensemble funéraire des Ie et IIe s., et l'on se souviendra que, plus avant dans l'agglomération romaine, l'aqueduc traversait une importante nécropole et passait à proximité des sanctuaires du Sablon.Enfin, à Jouy, les abords directs de l'aqueduc ont révélé des niveaux qui correspondent à la construction du pont : places à chaux, aires à gâcher le mortier ou de stockage de blocs, ateliers de débitage des moellons... V. Simon y rattachait aussi des carrières de calcaire qu'il avait observées à Ancy près de la Croix Saint-Clément. La vallée de la Moselle et les arches de la rive droite.

  • 1. Ainsi à Gorze, au lieu-dit Hule Loup et à la Folie ; à Novéant, au lieu-dit Petite Hule Loup à l'est de la ferme Ste Catherine, mais encore sur la route d'Arnaville et au lotissement Bellevue ; à Jouy, au lieu-dit Machotte et vers le sommet de la côte St Blaise ; à Augny, au lieu-dit Petites Raies ; à Marly : aux lieux-dits Les Grandes Edennes, Le Siveret, Haut de Vannonchamp, La Couleuvre, Les Vouacas, Cugno Bena ; enfin, à Montigny, à l'ouest du chemin qui va à la Grange le Mercier.
  • 2. Elle porte, en dessous d'un fronton triangulaire, l'inscription D M
    CATVLLIAE
    PAVLINAE
    Cette stèle date de la fin du IIe s. ou de la première moitié du IIIe. Conservée au Musée de Metz.
  • 3. C'est une stèle à sommet triangulaire et deux acrotères ; dans une niche est représentée une femme en tunique et manteau tenant un objet indéterminé dans la main gauche.
  • 4. Au lieu-dit Les Sèches Prés.
  • 5. Près de la ferme Grosyeux. On y a retrouvé des objets métalliques et de grosses masses de fer de fonte pesant entre 20 et 25 k.
  • 6. Au lieu-dit Petites Raies Grand Bouseux.
  • 7. C'est la solution adoptée par la ville romaine de Tyr.