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III.

Si les informations très précises qu'ils nous ont données sur chaque portion de ce célebre détroit, en dégoûtent désormais les Navigateurs ; si l'on craint de s'exposer aux fatigues & aux embarras d'un labyrinthe, connu aujourd'hui pour être une source inévitable de dangers & de délais, les Anglois ont la satisfaction d'avoir découvert une entrée dans l'Océan Pacifique, plus sûre & moins longue. On a essayé à diverses reprises, du côté de l'Est & celui de l'Ouest, le passage autour du Cap de Horn, & on a dissipé les frayeurs qu'il inspiroit. Les travaux & la détresse des Escadres du Lord Anson & de Pizarre ne décourageront pas à l'avenir : on sait qu'ils furent obligés d'entreprendre, par une saison défavorable, la navigation de ces mers ; & qu'à l'époque où M. Cook les traversa, il ne s'y trouva rien de formidable.

Cet illustre Navigateur est le premier qui, d'après une suite d'observations les plus satisfaisantes, commencées à l'entrée occidentale du détroit de Magellan, & continuées avec des soins infatigables, autour de la terre de Feu, & au milieu du détroit de Lemaire, ait donné une Carte de l'extrémité méridionale de l'Amérique, qui montre combien les premiers vaisseaux dûrent être embarrassés de se guider eux-mêmes, & jusqu'à quel point il sera avantageux de doubler le Cap de Horn.