Bliesbruck à la lumière de Pompéi - Le commerce et l'artisanat.

Les échanges commerciaux se jouaient des distances. En témoigne une coupe en terre cuite retrouvée à Pompéi, mais fabriquée en Gaule du sud et exportée. Des fragments de céramique de Gaule méridionale ont aussi été retrouvés à Bliesbruck. Le développement des villes romaines n'a pu se faire qu'à partir d'un réseau routier fort, à l'échelle du territoire de l'Empire. Les voies reliaient les provinces et les organisaient. En Gaule, artisans et commerçants ont adopté la culture romaine. Ils savaient lire, écrire et compter, comme le montrent les comptes de potiers et les vases à inscription. Apportée par la civilisation romaine, l'écriture fut rapidement utilisée par les artisans dans l'exercice de leurs activités. On observe aussi une certaine standardisation des outils de mesure et un système de contrôle pour éviter la fraude. Une balance de Pompéi, avec son fléau entier, ses quatre crochets et son poids, nous restitue celle qu'utilisait un commerçant de Bliesbruck, dont il ne reste que la moitié du fléau. L'artisanat et le commerce sont fort présents dans la ville gallo-romaine. Les artisans vendaient les produits qu'ils fabriquaient. Leurs maisons servaient à la fois d'habitation et d'atelier. Ils aimaient se faire représenter sur les stèles funéraires, signe de leur adhésion à la culture des notables. Les métiers sont fort divers. On retrouve des traces de filage et de tissage de la laine sur la plupart des sites antiques : peignes à carder en fer, pesons de terre cuite, aiguilles en bronze... La métallurgie du fer et du bronze est particulièrement bien représentée à Bliesbruck. On y trouve aussi bien les ateliers de production avec leurs outils que des produits finis très variés. On forgeait en bronze clefs, serrures et autres objets d'usage courant. Le métal était recyclé en permanence. A Pompéi, par contre, où les archéologues n'ont retrouvé que des objets manufacturés, on se demande si de tels ateliers ont réellement existé, ou s'ils ont échappé aux premiers fouilleurs. Meunerie et boulangerie étaient des activités indispensables, à Bliesbruck comme à Pompéi1. La zone d'animations présente la reconstitution d'une boulangerie meunerie et un atelier de potier avec un four. Des boulangers d'aujourd'hui, retrouvant les gestes de l'Antiquité, procèdent à des démonstrations à certaines heures . Le cuir, matériau organique, n'a malheureusement laissé que peu de traces. Toutefois, dans un puits qui servit de latrines et de dépotoir à Bliesbruck, ont été retrouvés une forme de cordonnier et des déchets de cuir, jetés après le façonnage d'une chaussure. Enfin, dans les vestiges des maisons de la petite ville médiomatrique, ainsi que dans ceux de la somptueuse villa de Reinheim, les archéologues n'ont retrouvé que des fragments de récipients en verre, qu'ils ont reconstitués sous forme de dessins. Les pichets, cruches, coupelles, vases et assiettes d'une maison de Pompéi témoignent du raffinement de ceux qu'on utilisait partout dans l'Empire. Ils révèlent la variété des formes et des couleurs, et l'habileté des verriers antiques.



• 1. Il existe néanmoins quelques différences dans le fonctionnement des moulins.