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Les animaux fantastiques.

Les gargouilles.

Rien de tel que les gargouilles, ces consoles qui débordent des toitures et qui gargouillent quand elles crachent l'eau, pour laisser libre cours à l'imagination des architectes ; les cathédrales et les églises médiévales en sont largement pourvues. Apparues vers 1200, notamment sur la cathédrale de Laon, elles évitent les infiltrations à l'intérieur des édifices.

Les deux anciennes églises paroissiales de Haguenau ont subi de sérieux dégâts durant les combats de la Libération. Heureusement leurs gargouilles sont restées intactes.

Chevet de l'église St Georges.

On en compte six sur l'abside gothique de l'église saint Georges construite en 1283, et deux sur sa sacristie de 1530. Les niches qui logeaient les statues des Johannites1, habillés comme des chevaliers, sont vides, mais les six gargouilles sont toujours prêtes à cracher l'eau de pluie.

Deux autres têtes ornent la toiture de la sacristie de l'église saint Nicolas : celles d'un bouc et d'un diable.

On voit enore un homme-gargouille sur la sacristie de l'église Saint Nicolas et sur l'abside de Saint Georges.

Clocher de l'église de Marienthal.

Le clocher de la basilique de Marienthal (1869) est équipé de huit gargouilles.

La porte de l'enfer de la partie centrale du retable du Jugement Dernier à l'église saint Georges représente la gueule gigantesque du Léviathan, monstre aquatique de la mythologie phénicienne mentionné dans la Bible, où il devient le symbole du paganisme. Il ouvre la gueule pour avaler les âmes damnées.

Le Musée historique est habité de nombreux animaux fantastiques.

Musée Historique.

Une tête d'animal indéfinissable au N°7 de la Grand'Rue.

Le monstre anguipède.

Le chevalier brandissant sa lance fait partie des personnages bénéfiques. A Haguenau, cette figure, qui est celle du patron de la paroisse Saint Georges, a une place de premier rang.

Au musée historique, une statue représente un cavalier combattant un monstre imaginaire hybride d'apparence humaine avec des jambes en forme d'anguilles, ces dernières sont souvent assimilées à des serpents.Cette statue, trouvée à Selz, représente le dieu Jupiter, le Taranis gaulois, dieu du ciel, de la lumière et de la foudre, dispensateur des biens terrestres, protecteur de la cité et de l'état romain. Le foudre à la main, il lutte contre tous les dangers venant des hommes et des animaux sauvages.Vénéré de longue date, ce cavalier combattant est le symbole de la lutte du bien contre le mal. Sa première représentation remonte probablement à la XVIIIe dynastie égyptienne2, où une petite figurine en bois doré se trouvait parmi le mobilier funéraire de Toutankhamon. Accessible à la raison, les occupants romains l'ont adopté et aménagé. Une petite statuette conservée au Louvre montre un chevalier romain avec la tête de Horus tuant un crocodile.Le motif du chevalier combattant, repris et christianisé, représentera saint Georges dans sa lutte contre le dragon, image déformée et amplifiée du danger représenté par les serpents, les animaux sauvages les plus craints.Ce symbole est transmis de Byzance jusqu'en Russie, nous le trouvons à toutes les époques avec la progression dans la peur, c'est le Teutatès celte et le Jupiter romain qui tue un monstre aux jambes en forme de serpent, ensuite saint Georges3 et saint Michel qui terrassent un dragon, c'est aussi saint Dimitri qui combat les Turcs en Roumanie. Dans chaque cas, le mal est représenté par le danger le plus craint du moment.

L'homme-singe.

Au XVIII° siècle, deux animaux, mi-singe, mi homme, serviront de consoles à un balcon ajouté à l'ancienne maison du commandant de la place, au coin de la rue des Sœurs et de la rue du Bouc.

La corporation des vignerons avait un animal fantastique avec un corps de lion et une tête de bœuf dans son blason.

Blason des vignerons.

  • 1. On en voit les restes, fortement endommagés, au Musée Historique de la ville.
  • 2. XIV° siècle avant notre ère.
  • 3. Saint Georges est le saint patron de l'Angleterre.