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La colombe.

Dans la Grèce ancienne, les colombes blanches qui se picorent mutuellement le bec représentaient l'amour d'Aphrodite, chez les Romains celui de Vénus1. Elles symbolisent donc l'amour. La colombe est aussi l'attribut de l'humilité.
Dans l'iconographie chrétienne, elle est le symbole de l'âme, du Saint-Esprit, de la douceur et de la tendresse, de la pureté et de la paix. L'évangile mentionne l'Esprit de Dieu qui descend sous la forme d'une colombe au-dessus de la tête de Jésus. A partir du IIIe siècle, la colombe entre à l'église. Elle descend du ciel lorsque l'ange Gabriel annonce à Marie qu'elle mettra au monde le fils de Dieu par l'action du Saint-Esprit.
Lors saint Rémi baptisa Clovis, à Reims vers 496, une sainte ampoule aurait été envoyée du ciel par un oiseau blanc pour l'oindre. Planant au dessus du roi franc, la colombe symbolise ainsi la descente de l'Esprit sur le souverain.

Bloc sculpté avec deux colombes.

Reproduite plusieurs fois2 sur la chapelle impériale de Haguenau, la colombe avait probablement un double sens : en plus de sa signification liturgique, elle légitimait le pouvoir de l'empereur, qui se jugeait héritier de Clovis. Ces colombes placées sur la chapelle ne peuvent être en relation avec la poésie profane du Minnesang3 chantée au château.

Elles sont certainement du même esprit que celles qui picorent les grains de raisin des vignes du Seigneur sur un chapiteau provenant de l'abbaye de Neubourg4.

Chapiteau de l'abbaye de Neubourg.

  • 1. Le sujet des deux colombes qui se bécotent est éternel. Chagall l'a repris sur un tableau exposé à la Fondation Maegt à Saint-Paul de Vence.
  • 2. On a retrouvé deux blocs sculptés avec des colombes. Ils sont exposés au Musée Historique.
  • 3. Un chant d'amour courtois d'inspiration méridionale auquel les chevaliers germains se sont montrés sensibles.
  • 4. Egalement au Musée Historique.